Mort de Fiona : la cour ordonne le renvoi du procès en appel en janvier 2018

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Par AFP
Publié le 16 octobre 2017 - 12:33
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Après plusieurs mois de mensonges, la mère de Fiona Cécile Bourgeon et son compagnon Berkane Makhlou
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© Thierry Zoccolan / AFP/Archives
Le procès en appel de l'affaire Fiona a été renvoyé à janvier 2018.
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Une "mascarade", de l'avis de l'avocat général: la défense a obtenu lundi le renvoi du procès en appel de la mère de Fiona et de son ex-compagnon, après une passe d'armes avec une avocate de la partie civile.

La nouvelle audience débutera le 29 janvier devant cette même cour d'assises de Haute-Loire dont les trois magistrats ont fait droit à la demande des avocats de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, qui étaient tous les deux rejugés pour coups mortels depuis une semaine au Puy-en-Velay.

Me Renaud Portejoie et Me Mohamed Khanifar avaient quitté vendredi le palais de justice, estimant que "leur probité" avait été "mise en cause" par l'avocate d'une association de protection de l'enfance, Me Marie Grimaud.

Tandis qu'un témoin de l'entourage du couple dans le milieu des stupéfiants - les deux accusés sont d'anciens toxicomanes - était interrogé, cette dernière avait fait remarquer que cet homme avait été assisté par Me Khanifar lors d'une garde à vue au début de l'affaire.

Elle avait ajouté que Me Portejoie avait, lui, conseillé Berkane Makhlouf au début de l'affaire, quand les deux accusés d'aujourd'hui étaient parties civiles, suggérant ainsi une connivence sur les bancs de la défense. Elle avait fait mouche, ses deux confrères s'estimant accusés ainsi de "subornation de témoin et de collusion".

Après une longue suspension, le président de la cour Étienne Fradin avait annoncé que l'audience reprendrait lundi matin, avec les mêmes avocats de la défense, désormais désignés d'office.

Mais à la reprise des débats, ceux-ci ont demandé un renvoi, l'avocat général et les conseils des parties civiles - à l'exception de l'avocat de la mère et du beau-père de Cécile Bourgeon - souhaitant au contraire que le procès se poursuive.

"Où sommes-nous ? Sur la place publique ? Nous sommes otages de cette mascarade de la justice. Elle attend un minimum de loyauté et d'humilité de nous tous et de vous, les avocats", a lancé l'avocat général, Raphaël Sanesi de Gentile.

- 'Déni de justice' -

"Il ne s'agit pas d'un coup, il s'agit d'une atteinte extrêmement grave à notre probité que nous avons fait sanctionner et la cour d'assises a partagé notre analyse", s'est félicité après la décision Me Portejoie, ajoutant que sa cliente Cécile Bourgeon était "soulagée".

Pour Me Khanifar, "il n'y a pas de vainqueur, il n'y a pas de perdants, c'est uniquement le droit strict qui a été entendu". A la barre, avant que la cour ne délibère, Berkane Makhlouf avait déclaré ne pas vouloir "subir d'injustice au cours de ce procès".

"Cette cour d'assises a été prise en otage, c'est une véritable comédie qui était orchestrée depuis de nombreux mois. Je ne comprends pas cette décision, j'estime que nous sommes en plein déni de justice", a dénoncé Me Grimaud.

Pour le père de Fiona, Nicolas Chafoulais, "c'est un nouveau coup qui lui est porté", a déploré son avocat, Me Charles Fribourg, fustigeant une "instrumentalisation" de la justice.

"Je regrette qu'un point de détail du dossier ait été l'occasion d'un incident déontologique dont on se serait bien passé", a réagi pour sa part Me Yves Crespin, autre avocat des parties civiles.

Depuis le début de ce procès en appel, présenté comme celui de la seconde chance pour éclaircir les circonstances de la mort de Fiona, les deux accusés, clamant leur innocence, n'avaient toujours rien livré.

En première instance, en novembre 2016 à Riom (Puy-de-Dôme), Cécile Bourgeon avait été acquittée des violences fatales à l'enfant de cinq ans, dont le corps n'a jamais été retrouvé, mais condamnée à cinq ans de prison pour avoir menti en 2013 sur sa disparition. Berkane Makhlouf avait écopé de 20 ans de réclusion.

Tous les deux sont maintenus en détention jusqu'au nouveau procès.

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