Municipales à Strasbourg : Catherine Trautmann, le retour

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Par Hervé ASQUIN - Strasbourg (AFP)
Publié le 05 février 2020 - 18:36
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Catherine Trautmann (d) regarde Mathieu Cahn, à qui elle succède à la tête de la liste socialiste pour les municipales de Strasbourg, le 5 février 2020 à Strasbourg
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© FREDERICK FLORIN / AFP
Catherine Trautmann (d) regarde Mathieu Cahn, à qui elle succède à la tête de la liste socialiste pour les municipales de Strasbourg, le 5 février 2020 à Strasbourg
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A 69 ans, Catherine Trautmann, ancienne ministre de Lionel Jospin qui fut maire de Strasbourg pendant de longues années, repart en campagne, propulsée mercredi à la tête de la liste du PS pour tenter de lui donner un nouveau souffle.

Jusqu'à présent tête de liste, Mathieu Cahn, a annoncé qu'il lui cédait le leadership, échangeant avec elle la deuxième place, alors que, selon un premier sondage, la liste socialiste ne serait même pas en mesure d'atteindre le seuil des 10%, nécessaire pour se maintenir au second tour.

Empêtré dans un procès pour harcèlement sexuel visant l'ancien directeur de la Maison des associations, Mathieu Cahn, qui en était le président, entend être "libre" de se "défendre publiquement" à l'audience qui doit se tenir entre les deux tours des municipales.

Même s'il n'est pas lui-même "mis en cause" dans cette affaire, il redoute? a-t-il relevé devant la presse, d'être l'objet de "campagnes de dénigrement", de "rumeurs et de polémiques".

"Je n'imaginais pas me retrouver en tête de liste", a assuré pour sa part Catherine Trautmann, qui a déjà occupé le fauteuil de maire de Strasbourg pendant neuf ans, élue à deux reprises, en 1989 puis en 1995. "Je ne suis ni une revenante, ni un fantôme (...), non, je suis bien vivante" et "je dois assumer aussi cette responsabilité", a-t-elle martelé.

"Mon ambition c'est que nous gagnions" ou du moins que la liste PS obtienne "le meilleur score possible", a ajouté cette figure politique locale mais aussi nationale et européenne, qui a été ministre de la Culture et de la Communication de juin 1997 à mars 2000 dans le gouvernement de Lionel Jospin.

- Engagement local -

Son retour au premier plan est susceptible de rebattre les cartes dans la campagne des municipales à Strasbourg, où Alain Fontanel (LREM) et Jeanne Barseghian (Verts) semblaient jusque-là faire la course en tête. Devant la presse, Catherine Trautmann n'a pas exclu de faire alliance avec cette dernière au second tour alors qu'elle reconnaît une absence d'"affectio societatis" pour le premier.

Visant déjà Alain Fontanel en début de campagne, elle s'était dite persuadée que les Strasbourgeois attendaient plus un engagement local des candidats qu'une "posture d'héritier", le maire socialiste sortant, Roland Ries, ayant fait un temps de M. Fontanel son Dauphin.

A 75 ans, Roland Ries, qui achève un deuxième mandat consécutif (après avoir été déjà maire de 1997 à 2000 lorsque Catherine Trautmann était membre du gouvernement Jospin), ne se représente pas.

Capitale de la région Grand Est et siège du Parlement européen, Strasbourg, 277.000 habitants en 2015, a oscillé entre centre-droit et gauche.

Après plus de vingt ans sous la houlette d'une figure de la démocratie chrétienne, Pierre Pflimlin, Catherine Trautmann s'était emparée de la mairie en 1989, devenant la première femme maire d'une ville de plus de 100.000 habitants en France.

- Tramway -

Réélue dès le premier tour en 1995, elle avait quitté la mairie pour devenir ministre de la Culture et de la Communication et porte-parole du gouvernement de Lionel Jospin.

Catherine Trautmann avait retrouvé son fauteuil de maire en 2000 mais l'avait perdu neuf mois plus tard, lors des municipales de 2001, au profit du tandem (UDF-RPR) Fabienne Keller-Robert Grossmann.

A son actif figure notamment le tramway qui sillonne désormais la ville.

Députée européenne pendant de longues années et ardente avocate du maintien du Parlement européen à Strasbourg, elle garde depuis 2014 un pied dans les affaires locales en étant vice-président de l'Eurométropole qui réunit Strasbourg et une trentaine de communes avoisinantes.

Aux élections européennes de mai, Strasbourg avait voté à 28% pour la liste LREM/MoDem/Agir. Les listes PS et LR n'avaient pas atteint les 8%.

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