NDDL : début d'une nouvelle opération d'expulsion dans la ZAD

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Par Antoine AGASSE, Wafaa ESSALHI - Notre-Dame-des-Landes (France) (AFP)
Publié le 17 mai 2018 - 09:46
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Des manifestants ont déployé une banderole avant leur explusion de la ZAD de Notre dame des Landes le 9 avril 2018.
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© LOIC VENANCE / AFP
Municipale 2014
© LOIC VENANCE / AFP

Une deuxième opération d'expulsion dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) visant une dizaine de "squats", lieux de vie des zadistes, a été lancée jeudi à 06H00 par les forces de l’ordre, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Des tirs de grenades lacrymogènes étaient audibles près de la forêt de Rohane et un hélicoptère survolait la zone, un peu plus d'un mois après le lancement d'une première opération d'évacuations sur le site initialement prévu pour un aéroport, auquel le gouvernement avait annoncé renoncer en janvier. Plusieurs barricades ont été érigées sur la départementale 81 qui traverse la ZAD, dont une était en feu.

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, salue "le travail de l'ensemble des forces de sécurité". "Les squats expulsés et déconstruits par les forces de l'ordre ne s'inscrivent dans aucun des projets agricoles déposés en préfecture. Leurs occupants refusent toute discussion et rejettent l'idée d'occuper ces terres de façon légale. Cette situation n'est pas acceptable dans un Etat de droit, pas plus que ne le sont le climat d'insécurité, les actes de vandalisme et les actions d'obstruction encore constatés sur le site ces dernières semaines", ajoute le ministre.

Le général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, est sur place. Ce dernier a eu un échange avec les zadistes auxquels il a communiqué la liste des "squats" qui vont être évacués "de manière à ce qu'il n'y ait pas de surprise", a-t-il déclaré à l'AFP.

Le militaire a précisé que 19 escadrons de gendarmerie, dont deux en réserve, étaient présents sur le secteur, soit 1.500 à 1.700 militaires.

"Nous prévenons les personnes en cours de régularisation qu'elles ne sont pas concernées par la manœuvre", a-t-il précisé.

Parmi les lieux de vie ciblés, le général Lizurey a notamment montré sur une carte les sites du "Chat Teigne", "Plui Plui", "la Vosgerie" et "la Lande de Rohane", tous situés à l'ouest de la D81.

- Inventaire -

Sur le site de "Plui Plui", un huissier de justice établissait peu avant 07H00 un inventaire du lieu de vie, vidé de ses occupants, répertoriant livres, gazinière ou poêle Godin, a constaté une journaliste de l'AFP.

"On est là pour expulser les gens qui n'ont pas déposé de dossier et qui manifestement ne souhaitent pas régulariser leur situation (...) Ne sont pas concernés ceux dont le dossier a été accepté et ceux dont le dossier est en cours d'instruction", a affirmé le général Lizurey.

"L'objectif pour nous, c'est que les choses se passent bien", a ajouté le militaire après avoir échangé avec une militante anti-aéroport d'une soixantaine d'années devant la Rolandière.

Selon la gendarmerie, quatre à cinq lieux de vie sont visés jeudi matin et une dizaine au total durant l'opération qui "va durer quelques jours mais sera allégée pour le week-end".

Cette évacuation survient trois jours après l'annonce par le gouvernement d'une régularisation rapide d'une quinzaine de projets agricoles,déposés par des occupants de la ZAD. Des conventions d'occupation précaire (COP), prévues par le Code rural, seront signées "dans les prochains jours" par les porteurs de ces projets maraîchers, ovins, bovins, d'apiculture, ou de plantes aromatiques, avait précisé lundi le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, à l'issue d'une réunion à Nantes du comité de pilotage sur l'avenir des terres de la ZAD.

Les projets retenus représentent environ 170 hectares de terres agricoles sur les 270 ha sur lesquelles des zadistes ont déposé des projets agricoles, avait indiqué la préfète de la région Pays de la Loire, Nicole Klein.

Au total, le site de Notre-Dame-des-Landes comprend 1.650 hectares de terres agricoles et non agricoles.

M. Travert n'avait pu préciser le nombre d'occupants de la ZAD concernés par les projets retenus ou par ceux toujours en cours d'examen. Mais "ceux qui ne portent pas de projet n'ont rien à faire sur le site et devront partir", avait-il déclaré.

Lors de cette opération d'expulsion, 29 habitats avaient été détruits sur les 97 que comptait la ZAD.

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