NDDL : nouveau délai accordé aux occupants de la ZAD par Philippe

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Par Anne-Sophie LASSERRE - Notre-Dame-des-Landes (France) (AFP)
Publié le 26 avril 2018 - 15:50
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Le Premier ministre Edouard Philippe a accordé jeudi un nouveau délai aux occupants illégaux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, leur donnant jusqu'au 14 mai pour se régulariser ou quitter la zone sous peine de nouvelles expulsions, les zadistes déplorant un "nouvel ultimatum" peu propice à un retour au calme.

"La préfète va convoquer pour le 14 mai la première réunion du comité qui a vocation à analyser les dossiers déposés par ceux des occupants illégaux qui veulent rentrer dans (...) le droit commun", a déclaré Edouard Philippe sur Europe 1.

"Après la réunion du 14 mai, ceux qui ne sont pas engagés dans la démarche permettant l’accueil de nouveaux projets agricoles dans un cadre légal s'exposent à la poursuite des procédures d'expulsion", a précisé Matignon un peu plus tard dans un communiqué.

"Vous pensez bien que quand on sera dans l'accomplissement effectif de ces procédures administratives, ceux qui ont choisi de ne pas s'y insérer devront avoir quitté les lieux, et à ce moment-là nous pourrons intervenir", a prévenu Edouard Philippe.

Cette "pause" dans les expulsions "n'est pas un réel geste d'apaisement", a estimé l'un des "porte-parole" des occupants de la ZAD, interrogé par l'AFP.

"Le gouvernement semble incapable de sortir de cette logique de chantage à l'expulsion et à l'ultimatum qui ne permet pas de construire un vrai dialogue et qui n'est pas propice à un retour au calme", a-t-il souligné.

Des occupants de la ZAD avaient répondu à une précédente injonction du gouvernement, en déposant il y a six jours en préfecture 41 dossiers nominatifs, dont 28 purement agricoles, première étape vers leur éventuelle régularisation.

Ces dossiers, en cours d'instruction par les autorités, représentent la "quasi-totalité" des lieux et activités de la zone, a rappelé le porte-parole des zadistes.

Les projets présentés couvrent un périmètre de 270 hectares de parcelles, qui doivent encore être attribuées par l'Etat sous la forme de baux précaires.

Plus des trois quarts de la surface agricole exploitable dans la ZAD, soit environ 920 hectares sur près de 1.200, sont inscrits dans le cadre d'une exploitation régulière, depuis la signature mardi de conventions d'occupation précaire (COP) par quatre agriculteurs "historiques" de la zone.

- "Le tri est en train de se faire " -

Sur le terrain, les gendarmes mobiles poursuivaient les opérations de déblaiement de matériaux, après la démolition, sous tension et dans les premiers jours des opérations d'expulsions, de 29 squats sur 97 habitats précaires recensés par la préfecture.

Des affrontements ont de nouveau eu lieu dans la matinée entre quelques dizaines d'opposants et les forces de l'ordre, qui ont essuyé des jets de projectiles et répliqué en faisant usage de grenades lacrymogènes et désencerclantes.

Ces incidents étaient concentrés aux abords du "chemin de Suez", une voie secondaire à l'ouest de la route départementale 81, sur laquelle de nombreuses barricades ont été montées ces derniers jours et des tranchées creusées, a constaté l'AFP.

"Ca reste une résistance très modérée. La situation est sous contrôle", a commenté une source proche du dossier, selon laquelle "la nuit a été calme".

Le Premier ministre a dénoncé dans son communiqué "un accroissement des tensions néanmoins perceptible", venant "de la part d'opposants radicaux, dont bon nombre, arrivés sur zone très récemment, ne recherchent que l'affrontement".

"Il y a des gens qui sont des utopistes, des gens qui veulent expérimenter qui une production agricole, qui une production artisanale, et d'autres qui sont cagoulés, armés, violents et qui veulent aller au conflit, au combat avec l'Etat. Le tri est en train de se faire", a également déploré le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, sur BFMTV et RMC.

Selon la préfète des Pays de la Loire, Nicole Klein, "500 à 600" opposants sont actuellement sur place, dont "250 à 300" occupants.

Les forces de l'ordre "resteront sur place le temps nécessaire", pour empêcher toute reconstruction d'habitats détruits et assurer la circulation sur les routes traversant la zone, toujours pas rouvertes, avait indiqué la préfète mardi.

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