Nice : le préfet s'explique en personne au tribunal sur le renvoi de migrants mineurs

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Par AFP - Nice
Publié le 21 février 2018 - 16:34
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Des policiers interpellent des migrants à la gare de Menton, dans les Alpes-Maritimes, le 11 novembre 2014
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© VALERY HACHE / AFP/Archives
Des policiers interpellent des migrants à la gare de Menton, dans les Alpes-Maritimes, le 11 novembre 2014
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Le préfet des Alpes-Maritimes a défendu mercredi en personne devant le tribunal administratif de Nice le renvoi en Italie de 20 mineurs africains non-accompagnés, contesté au nom du droit d'asile et de la protection de l'enfance par 23 associations ou églises et leurs avocats.

Attaqué depuis des mois par ces associations et pris en défaut à plusieurs reprises, Georges-François Leclerc, dont la présence devant le tribunal revêtait un caractère exceptionnel, a assuré que l'administration faisait une bonne interprétation des textes en vigueur, avec à ses côtés le directeur départemental de la police aux frontières Jean-Philippe Nahon.

Selon M. Leclerc, ces mineurs originaires du Darfour, d’Égypte ou encore d’Érythrée n'ont droit à une assistance particulière que s'ils sont en détresse ou déjà arrivés en France, mais pas s'ils sont contrôlés sur un point frontière comme la gare de Menton Garavan.

"En 2017, 517 ont été pris en charge, mis à l'abri et hébergés, et 52 depuis le début de l'année. Dès lors qu'ils sont pris à l'intérieur du territoire, hors point de passage autorisé, les dispositions sont appliquées", a argumenté M. Leclerc, rejetant l'idée d'une administration "désinvolte, en perdition, injuste et qui ne respecterait pas la réglementation".

"Le préfet des Alpes-Maritimes agit en bon père de famille", a-t-il ajouté, en niant toutes les irrégularités soulevées par les avocats: procédure expédiée en 5 minutes sans examen individuel et approfondi, formulaires pré-cochés, absence d'interprète, privation de liberté pour ceux qui ont passé toute une nuit enfermés dans un Algeco, etc.

Des bénévoles et des avocats venus de Lyon, Toulouse, Montpellier, Ile-de-France et d'Italie s'étaient mobilisés et déployés au cours du week-end dernier pour vérifier l'application des textes à la frontière franco-italienne, à l'initiative notamment d'Amnesty, de la Cimade, de Médecins sans frontières et de Médecins du monde.

"Ce que j'ai constaté est ubuesque au regard du droit français et international", s'est indignée Me Nolwenn Paquet, en décrivant "des CRS sortant au faciès du train toutes les personnes de couleur différente de la nôtre" en gare de Menton, les séparant en deux groupes, les majeurs renvoyés à pied et les mineurs remis dans le train.

"Ces enfants vivent sous un pont à Vintimille, sans accès à l'eau potable ni à la nourriture, il n'y a pas de prise en charge", a-t-elle dit. A l'adresse du juge administratif, elle a ajouté: "Ils essaient de vous embrouiller sur la nature de la frontière, mais les droits de la zone d'attente s'appliquent sauf à considérer qu'on est dans un vide juridique qui permet de refouler des personnes sans droit!".

"De qui se moque-t-on quand on dit qu'ils n'ont pas demandé l'asile?", a aussi interpellé Me Zia Oloumi, citant le cas d'un jeune Égyptien qui "a fui la Libye car il a été battu".

Le tribunal se prononcera d'ici vendredi soir sur cette procédure en référé.

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