Affaire de pédophilie "hors normes" dans la Nièvre : 8 mises en examen

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Par Olivier DEVOS - Dijon (AFP)
Publié le 13 novembre 2018 - 15:16
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Une femme a été tuée par son mari malgré le dispositif de "Téléphone grand danger"
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Cinq hommes et trois femmes, dont les parents de quatre garçons aujourd'hui âgés de 4 à 9 ans, ont été mis en examen dans la Nièvre dans une affaire de viols et agressions sexuelle
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Cinq hommes et trois femmes, dont les parents de quatre garçons aujourd'hui âgés de 4 à 9 ans, ont été mis en examen dans la Nièvre dans une affaire de viols et agressions sexuelles subis par ces enfants probablement pendant plusieurs années.

Parmi les suspects, mis en examen vendredi, figurent les parents et des membres de leur entourage. Les cinq hommes ont été placés en détention provisoire, a indiqué à l'AFP le vice-procureur de Nevers Paul-Édouard Lallois, confirmant une information du Journal du Centre.

Mis en examen pour près de 70 infractions, les agresseurs présumés sont notamment soupçonnés de "viols aggravés sur mineurs (de moins) de 15 ans, pour certains avec un caractère incestueux", "d'agressions sexuelles avec les mêmes circonstances aggravantes", de "corruption de mineurs", de "violences aggravées" ou encore de "privation d'aliments", a ajouté M. Lallois.

Les auteurs présumés, âgés de 25 à 48 ans, sont un couple et deux anciens couples, parmi lesquels les parents des victimes, deux frères de 8 et 4 ans, et deux autres frères de 9 et 4 ans.

"Cette affaire revêt une dimension hors normes, non pas hélas par la nature des faits, mais par le nombre de mis en cause, le nombre d'enfants victimes et le nombre considérable d'infractions", a-t-il relevé.

"Les pères ont pu se prêter les gamins. Les mamans ont joué un rôle passif", indique à l'AFP une source proche du dossier, précisant qu'il s'agit d'un milieu très modeste, vivant de minimas sociaux.

Selon le magistrat, "la genèse du dossier, ce sont les premiers signalements faisant état de carences éducatives, combinées à des soupçons de maltraitance".

"Une fois que les enfants se sont trouvés dans un milieu protégé, ils ont commencé à mettre des mots sur ce qu'ils ont subi", a-t-il ajouté. Ils ont été placés, les fratries séparées mais restant proche géographiquement de façon à maintenir le lien, selon la source proche du dossier.

"En raison de leur jeune âge et de la multiplicité des faits, (les victimes) ne sont pas en capacité de dater précisément" les agressions et viols. Ce sera le travail de l'instruction.

-"Très jeune âge"-

Le vice-procureur a donc retenu pour l'enquête une période "assez large, allant de 2010 à mai 2017, date du placement judiciaire des enfants" par les services du conseil départemental de la Nièvre, motivé par des signalements de soupçons de maltraitance des services éducatifs: traces de coups, signes de malnutrition, carences éducatives...

"Pour certains des enfants, les faits sembleraient avoir commencé à un très jeune âge", a précisé le magistrat.

Selon des éléments de l'enquête, menée depuis janvier 2018 par les gendarmes de la brigade de recherches de Château-Chinon, les faits auraient été commis "à domicile" dans de petites communes du centre de la Nièvre, par des personnes "se connaissant dans un cadre amical", indique le parquet.

A l'issue d'une garde à vue débutée le 7 novembre, les hommes ont été écroués tandis que les femmes, soupçonnées d'avoir commis "moins d'infractions et de moindre gravité", ont été placées sous contrôle judiciaire.

Deux des hommes mis en examen étaient déjà en détention provisoire dans le cadre d'une affaire d'abus sexuels sur les enfants de l'un d'entre eux, ouverte en décembre dernier.

Si la majorité des suspects a été interpellée dans la Nièvre et entendue par les genarmes de Château-Chinon, l'une des femmes a été arrêtée dans l'Aisne, où elle réside désormais, a précisé le parquet.

"On a franchi une nouvelle étape mais les investigations continuent", a souligné le magistrat.

L'information judiciaire a été ouverte auprès du pôle de l'instruction de Bourges (Cher), Nevers ne disposant pas de pôle criminel.

ode-cha-ag-san/cb

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