Nord : il reconnaît "une quarantaine" de viols et agressions sexuelles

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Par AFP - Valenciennes
Publié le 28 février 2018 - 19:13
Mis à jour le 01 mars 2018 - 08:16
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Un ouvrier nordiste a été mis en examen mercredi pour "viols et agressions sexuelles" après avoir reconnu "une quarantaine" de ces faits depuis les années 1990, une des plus retentissantes affaires du genre ces dernières années.

L'homme, un père de famille âgé de 57 ans et domicilié à Pont-sur-Sambre, près de Maubeuge, a "reconnu les faits pour les 19 crimes faisant l'objet d'une information judiciaire", ouverte en 19996, a déclaré le patron du SRPJ de Lille, Romuald Muller.

Mais le suspect, un agent d'entretien au casier judiciaire vierge, "évalue le nombre de ses victimes à une quarantaine", en majorité des femmes majeures mais aussi des mineures, a ajouté devant la presse le procureur de la République de Valenciennes Jean-Philippe Vicentini.

Parmi les mineures figurent une collégienne de 13 ans et plusieurs lycéennes de 17 ans, a-t-on précisé de source policière.

Son identité n'a pas été divulguée. Mais, a assuré un habitant de son village qui le connaît bien, il s'appelle Dino Scala, vivait avec sa femme et est père de trois enfants, "un garçon d'une vingtaine d'années et deux filles plus âgées".

Le violeur présumé a été incarcéré dans l'après-midi à la demande du juge de la détention et des libertés. Il avait été arrêté sans résistance, lundi dans sa voiture à Pont-sur-Sambre, et placé en garde à vue.

L'enquête, qui avait accumulé "1.000 procès-verbaux depuis le début" sous le nom de code "le violeur de la Sambre" selon un policier, faisait du sur-place depuis qu'elle avait démarré. "Une centaine de personnes avaient été interpellées et subi des prélèvements" d'ADN, sans résultat.

- Attaquées de dos -

La semaine dernière, l'homme avait à nouveau agressé une femme, en Belgique cette fois. Le violeur présumé agissait à chaque fois de la même manière. "Les femmes étaient attaquées de dos, très tôt le matin, il portait des gants et avait le visage masqué, en tout ou partie, par exemple par un bonnet", a rapporté le magistrat.

Saisis par leurs collègues belges, les policiers français ont de suite fait le rapprochement. "Ca a tilté", a raconté M. Muller.

C'est grâce à la plaque minéralogique de sa voiture (encore au nom de l'ancien propriétaire), repérée sur le lieu de son forfait, qu'il a pu être identifié par la Police judiciaire de Lille. "On a utilisé les images de caméra de surveillance du quartier et on a pu déterminer un véhicule immatriculé en France qui pouvait correspondre à celui de l'agresseur", a dit sur RTL TV David Lavaux, maire de la commune d'Erquelinnes où s'était produite l'agression.

"Son ADN a pu être comparé, et il s'avère qu'il est concordant" avec des traces d'ADN trouvées sur plusieurs de ses victimes, a expliqué le procureur Vicentini.

Lors de son audition, le suspect a fait aux enquêteurs "des révélations spontanées" et a avoué avoir agi "sous le coup de pulsions qu'il ne parvenait pas à contrôler", a raconté le procureur. Il y eut pourtant des périodes - "jusqu'à un peu plus de deux ans", selon la police -, où aucun viol n'était signalé dans cette zone et avec cette façon d'opérer.

Aujourd'hui encore, "de nombreuses investigations restent à accomplir", a affirmé le procureur à la presse.

- un homme 'serviable et estimé' -

La PJ a contacté "le plus grand nombre de victimes possible. Elles étaient particulièrement touchées, elles n'y croyaient plus", a commenté M. Muller.

Concernant le profil du violeur présumé, "ce n'est pas quelqu'un ayant attiré l'attention" sur lui. "Ca ne colle pas avec le personnage… Il était bien estimé, serviable (...) On est tombés de haut", a déclaré à l'AFP le maire de cette commune pimpante de 2.500 habitants, Michel Detrait.

"Je le connais depuis une vingtaine d'années, c'est surprenant: il avait un comportement plus qu'exemplaire, même avec les femmes", a témoigné pour l'AFP le président du club local de football, Willy Lebrun.

Le suspect avait lui-même été entraîneur et président du club pendant plusieurs années. "Vous pouviez lui demander ce que vous vouliez, il rendait service. C'était quelqu'un de sociable. Il y avait toujours du monde chez lui, les joueurs passaient à son domicile…", a raconté M. Lebrun.

Cette affaire est l'une des plus importantes de la période récente en termes de victimes. En 2015, un homme de 40 ans avait été mis en examen à Evry pour 33 viols, tentatives de viols et agressions sexuelles commis entre 1995 et 2000, pour la plupart dans la forêt de Sénart (Essonne).

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