Nouvelle évacuation du campement de migrants de Grande-Synthe

Auteur:
 
Par Benjamin MASSOT et Renaud LAVERGNE - Grande-Synthe (France) (AFP)
Publié le 06 septembre 2018 - 12:56
Image
Le camp de Grande-Synthe début août 2018
Crédits
© Philippe HUGUEN / AFP/Archives
Le camp de Grande-Synthe début août 2018
© Philippe HUGUEN / AFP/Archives

Les autorités procédaient jeudi matin à une nouvelle évacuation du campement de migrants de Grande-Synthe (Nord) près de Dunkerque, où vivent environ 500 à 800 personnes selon les sources, principalement regroupées près de la gare de triage dans ce que la mairie dénomme une "Jungle".

L'opération, qui "vise le démantèlement du campement de Grande-Synthe" d'après une porte-parole de la préfecture du département du Nord, a débuté vers 07H30.

Elle se déroulait dans le calme, selon une correspondante de l'AFP sur place et le sous-préfet de Dunkerque, Eric Etienne, précisant qu'elle était prévue pour durer "la matinée".

Vers 10H30, quatre premiers bus, sur les 21 programmés pour l'ensemble de la journée, ont quitté les lieux. Ces bus étaient jusque-là stationnés devant la gare de triage de Grande-Synthe, dont l'accès était bloqué à la presse.

C'est sur ce site, entre autoroute et chemin de fer, que sont concentrés les migrants. Selon la mairie, ils seraient 650 à vivre ici, pour un total de 800 sur la commune. Les associations comptabilisent entre 600 et 700 personnes, la préfecture 500, "à 95% des Kurdes irakiens".

Sur les 200 personnes déjà évacuées, 150, principalement des familles accompagnées d'agents de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), ont été dirigées vers des "centres d'orientation" de la région et 50 vers des commissariats pour "examen de situation".

Des CRS reconduisaient également vers ce camp -baptisée "Jungle" par la mairie en référence à l'ancien bidonville de Calais démantelé en octobre 2016, de taille bien supérieure cependant- des migrants se trouvant aux alentours.

"C'est l'évacuation d'un seul lieu", la gare de triage de Grande-Synthe, "en exécution d'une décision du TGI de Dunkerque du 7 juin 2018", a souligné le sous-préfet de Dunkerque.

- Éviter des bidonvilles -

Ceux qui souhaitent faire une demande d'asile vont être orientés vers des Centres d'accueil et d'examen des situations (CAES). Ceux qui le demandent dans le département du Nord "l'obtiennent dans 84% des cas".

Les autres, "qui ne s'inscrivent pas dans une démarche d'intégration sur le territoire national", seront "orientés vers les forces de police pour vérification des situations, notamment les majeurs isolés", a précisé le sous-préfet.

Il a en outre rappelé la politique de l'Etat d'éviter la constitution de "nouveaux points de fixation" devenant ensuite "des bidonvilles" sur le littoral de la mer du Nord.

L'opération mobilise une vingtaine d'agents de l'Ofii, environ 200 membres des forces de l'ordre ainsi qu'une vingtaine de sapeurs pompiers et du personnel de la protection civile.

Les campements de Grande-Synthe sont régulièrement évacués par les autorités, ce qui n'empêche pas ne nouveaux afflux. La dernière opération de ce type remonte à juin et concernait 336 migrants. Nombre d'entre eux vivaient précédemment dans un gymnase municipal ouvert en décembre 2017, fermé en mai. Et en septembre 2016, 500 personnes avaient aussi fait l'objet d'un transfert vers des installations dédiées.

Grande-Synthe, 22.000 habitants, a commencé à être touchée par l'arrivée de migrants à l'été 2015 dans le sillage de la création de la "Jungle" de Calais.

Début 2016, le maire écologiste Damien Carême avait ouvert, contre l'avis de l’État, un camp de petits chalets en bois qui avait été détruit par un incendie en avril 2017.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.