Paris : près de 130 migrants évacués d'un campement insalubre

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Par AFP - Paris
Publié le 31 janvier 2019 - 09:12
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Evacuation d'un campement de migrants porte de la Chapelle à Paris le 29 janvier 2019
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives
Nouvelle évacuation d'un camp de migrants dans le nord de Paris
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives

Près de 130 personnes ont été évacuées jeudi matin d'un campement insalubre de migrants - en majorité originaires d'Erythrée et du Soudan - installé dans le nord de Paris, la quatrième opération de ce type depuis la semaine dernière, a constaté une journaliste de l'AFP.

"127 hommes isolés ont été pris en charge" a indiqué sur place, porte de la Villette, la préfecture d'Ile-de-France alors que les derniers migrants volontaires venaient de monter dans les bus devant les acheminer vers des lieux d'hébergement, essentiellement des gymnases de la région.

Par ailleurs quatre couples ainsi qu'une femme accompagnée de son enfant ont été pris en charge par la Ville de Paris, et deux mineurs ont été orientés vers des structures dédiées.

Environ 190 personnes avaient été recensées la veille sur ce campement enclavé sous le périphérique parisien et très insalubre, avec des tentes serrées entre les piles d'un rond-point.

Dès 07H00 jeudi, des bénévoles sont passés entre les tentes pour inciter les migrants à prendre tous leurs vêtements et surtout leurs papiers. "Vous ne pouvez pas revenir", leur ont-ils expliqué.

Alad, un Soudanais de 23 ans, ramasse les vêtements sans trop savoir de quoi la suite sera faite. "Ma demande d'asile a été rejetée, j'ai quitté le foyer à Angoulême et depuis un mois je dormais là. Je n'ai pas le droit de rester, mais je ne peux pas retourner au Soudan non plus. C'est compliqué", soupire le jeune homme dans un français fluide.

Mahmoud, autre Soudanais du Darfour, dormait avec trois camarades dans une petite cabane en bois. "Cela fait un an et deux jours que je suis en France. Encore six mois et je peux demander l'asile!", dit-il, en allusion aux règles imposant un délai aux personnes enregistrées dans un autre pays européen. Il se réjouit de partir: "C'est vraiment sale ici" dit-il en montrant les déchets qui traînent dans la boue mêlée de restes de neige.

Cette opération est la quatrième menée par les autorités depuis une dizaine de jours, qui ont permis au total la mise à l'abri de 1.013 personnes, selon la préfecture d'Ile-de-France.

Abdul, Ethiopien de 26 ans, hésite pour sa part à monter dans le bus: "J'étais à la Chapelle (autre lieu campement du nord de Paris, ndlr) la semaine dernière, on a déjà pris le bus pour aller dans un gymnase mais comme on est réfugié, après quelques jours on nous a mis dehors", explique en anglais le jeune homme, qui dort dehors avec un autre réfugié d'Ethiopie, même s'il a obtenu l'asile il y a deux mois. "Je veux apprendre un métier, trouver un logement, à quoi ça sert tout ça ?"

Face à la résurgence du phénomène des campements de migrants dans le nord de Paris, l'Etat français a annoncé qu'il comptait intensifier les opérations de ce type, avec 1.200 places mobilisées au total.

Plusieurs associations se sont inquiétées mercredi de l'insuffisance de ce dispositif laissant, selon elles, "1.200 personnes (...) à la rue faute de volonté politique de l'Etat".

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