Nouvelle manifestation de salariés de Suez contre l'OPA de Veolia
Plus d'une centaine de salariés - 400 selon la CGT - ont manifesté mardi devant la Tour Engie de la Défense à l'appel de l'intersyndicale du groupe pour protester contre l'OPA projetée par le géant de l'eau et des services Veolia, a constaté l'AFP.
Les salariés scandaient "Veolia, ton OPA on n'en veut pas" ou encore "Jean-Pierre Clamadieu (président d'Engie), on va te chercher chez toi".
Le président d'Engie a salué mardi un projet industriel "solide" de Veolia, qui souhaite racheter ses parts dans Suez, estimant que ce dernier n'a proposé "rien de concret" avant l'expiration de l'offre mercredi.
Suez bataille depuis fin août pour son indépendance, après que son actionnaire principal, Engie, s'est vu offrir par Veolia de lui céder 29,9% de parts pour 2,9 milliards d'euros (15 euros par action).
"Le calendrier s'est resserré donc on vient montrer notre mobilisation", a indiqué à l'AFP Franck Reinhold von Essen, secrétaire (CGT) du comité d'entreprise européen de Suez.
"On a une demande en référé à 15h" au tribunal de Paris pour obtenir la suspension du projet de rachat, "et demain (se tiendra) le conseil d'administration (d'Engie). On attend les résultats mais quoi qu'il se passe on continuera, les salariés de Suez n'iront pas chez Veolia", assure-t-il.
Pour le délégué CGT, "s'unir avec la concurrence est le pire des choix. Les services essentiels que nous prodiguons méritent une sorte de Grenelle de l'environnement et des services à l'énergie".
Pour Anne, cadre chez Suez depuis 12 ans et syndiquée à la CFE-CGC, l'offre est une "prise d'otage" où "notre spécificité, notre culture de groupe, notre investissement sont remis en question". Elle "ne croit pas un mot aux engagements pris par le PDG de Veolia (de préserver l'emploi): "depuis 2014 on a eu quatre plans sociaux, pourquoi pas un cinquième ?"
Sylvain, 55 ans, salarié chez Suez depuis 1989, juge que "le projet n’a pas de sens, il affaiblit la position française sur des marchés nationaux et internationaux".
Amer, Stéphane, 37 ans, estime que le président d'Engie a "failli à son poste car il est obligé de céder ce qu'il considérait comme un diamant parce qu'il manque de cash". "C'est une sorte de traîtrise, un dédain vis à vis des salariés".
Le PDG de Veolia, Antoine Frérot, a promis d'améliorer financièrement son offre avant mercredi.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.