Redémarrage d'Orly au ralenti et perturbé par des militants écologistes

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Par Sonia WOLF - Orly (France) (AFP)
Publié le 26 juin 2020 - 06:00
Mis à jour le 27 juin 2020 - 00:14
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Des équipes de maintenance inspectent le tarmac du terminal 3 de l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), le 24 juin 2020
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Des équipes de maintenance inspectent le tarmac du terminal 3 de l'aéroport d'Orly (Val-de-Marne), le 24 juin 2020
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

L'aéroport d'Orly a repris ses opérations commerciales vendredi après presque trois mois de fermeture pour raison de coronavirus, mais le redémarrage a été perturbé par une action de militants écologistes qui ont réussi à s'introduire dans la zone aéroportuaire.

Un avion de la compagnie low-cost Transavia a décollé à 06H25, à destination de Porto, marquant le retour dans le ciel des vols commerciaux de l'aéroport du sud de Paris, fermé depuis le 1er avril.

Dans la matinée, la reprise des activités a toutefois été "brièvement interrompue", selon ADP, par une opération menée par une vingtaine de militants d'Extinction Rebellion qui réclament l'arrêt du trafic aérien pour ses émissions de gaz à effet de serre. Ils se sont introduits par effraction sur une piste pour y déployer deux grandes banderoles: "Sauvons les vivants pas les avions" et "15 milliards pour relancer la catastrophe".

Vingt-neuf personnes ont été placées en garde à vue, dont un journaliste de Reporterre, Alexandre-Reza Kokabi, selon un tweet du site.

Reporterre a annoncé en soirée la libération de son journaliste après "dix heures de garde à vue, pour avoir fait son travail d'informer sur le terrain". Un peu plus tôt, le Syndicat national des journalistes (SNJ) avait "exig(é)" sa "libération immédiate" en interpellant le ministre de l'Intérieur.

Le secrétaire d'Etat aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a demandé au gestionnaire ADP de "travailler sur une sécurisation renforcée de l'accès des zones aéroportuaires".

Depuis près de trois mois, tous les vols commerciaux au départ de la capitale étaient regroupés à l'aéroport de Roissy, Paris-Charles de Gaulle (CDG), pour optimiser les coûts.

"Ca fait du bien. On se dit que maintenant, on va pouvoir voyager. Mais bon, on ne se réjouit pas trop parce que vu comment ça se passe dans les autres pays, je ne sais pas si ça va rester ouvert longtemps", se réjouit une passagère, Cristina, 44 ans.

Pour les riverains d'Orly, la reprise du trafic acte en revanche la fin d'un répit sonore.

"On a soudainement découvert l'existence d'un cadre de vie qu'on ne supputait même pas", raconte Luc Offenstein, qui habite sous un couloir aérien à Sucy-en-Brie (Val-de-Marne).

Le redémarrage du trafic sera toutefois extrêmement lent, a déjà prévenu ADP. A l'image des prévisions de l'Association internationale du transport aérien (Iata) qui anticipe au niveau mondial la reprise d'abord des vols intérieurs, puis des vols continentaux et enfin des vols intercontinentaux, avec un trafic qui ne reviendra pas avant 2023 aux niveaux de 2019.

Vendredi à Orly, un peu plus de 70 mouvements d'avions étaient prévus, contre une moyenne de 600 en temps normal.

Le nombre de mouvements devait grimper à 200 en juillet mais leur progression reste aléatoire, liée aux inconnues de l'ouverture ou non des frontières, notamment au Maghreb, et de l'évolution de la situation sanitaire.

- Réouverture partielle -

La réouverture de l'aéroport sera partielle. Tous les vols seront dans un premier temps regroupés à Orly 3, terminal ouvert il y a un peu plus d'un an. Puis rouvriront progressivement Orly 4, 1 et 2.

En mai, le trafic s'est écroulé de 97,8% à CDG, avec seulement 200.000 passagers.

Pour redonner confiance aux voyageurs, compagnies aériennes et aéroports ont mis en place des mesures sanitaires.

Plus de 7.000 affiches et autocollants pour marquer la distanciation physique ont été apposés à Orly, 150 distributeurs de gel et 137 plexiglas installés sur tous les comptoirs d'accueil, banques d'enregistrement et d'embarquement.

Une caméra thermique prend la température des voyageurs à l'arrivée pour détecter d'éventuels cas de contamination. Le port du masque est obligatoire dans les terminaux et les avions.

"Même si on est heureux de partir, on a toujours une petite appréhension de prendre les premiers avions", explique Joao Pedro, un voyageur franco-portugais.

A l'entrée, des boutiques "Relay" d'Orly 3, masques et gels hydroalcooliques ont remplacé la presse et les coussins de voyage.

"On apprend a travailler avec le Covid", constate Slimane Boussada, manager d'une boutique.

Au niveau mondial, le trafic de passagers a atteint le fond en avril en plongeant de 94,3% (mesuré en kilomètres-passagers payants, ou RPK) par rapport à avril 2019.

Louis Durif, taxi depuis 20 ans à Orly, ne s'enflamme pas: "On sait que ça va être long (...) les voyages professionnels ne reprendront pas avant septembre au plus tôt".

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