Ouest-France : appel à la grève après l'annonce d'un projet de réorganisation

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Par AFP - Rennes
Publié le 13 septembre 2018 - 19:58
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Le journal Ouest-France sous presse, le 25 novembre 2014 à Rennes
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© DAMIEN MEYER / AFP/Archives
Le journal Ouest-France sous presse, le 25 novembre 2014 à Rennes
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L'intersyndicale du groupe Sipa Ouest-France a appelé à la grève après la présentation aux salariés, jeudi, d'un projet de réorganisation visant à développer le numérique et l'international, tout en mutualisant les rédactions locales, ce qui se traduira à terme par 56 suppressions d'emploi, selon la direction.

Présenté en comité d'entreprise et en CHSCT, ce projet se traduira par une "mutualisation" de l'information produite localement par les Journaux de Loire (Courrier de l'Ouest, Maine libre, Presse-Océan) et les salariés du quotidien Ouest-France, leur actuel concurrent, dans les départements du Maine-et-Loire, de la Sarthe et de Loire-Atlantique, ce dans un contexte de "concurrence accrue".

"Une partie des articles élaborés par Le Courrier de l'Ouest en Maine-et-Loire ou Le Maine Libre en Sarthe serait reprise par Ouest-France", tandis qu'en Loire-Atlantique, "les contenus locaux et départementaux élaborés par Ouest-France deviendraient disponibles pour Presse Océan", précise le groupe dans un communiqué.

Dans le Finistère, où Le Télégramme est historiquement implanté, le groupe prévoit de réduire "ses moyens rédactionnels en adaptant la pagination de ses éditions, tout en dynamisant son projet numérique".

Interrogé par l'AFP, le rédacteur en chef de Ouest-France, François-Xavier Lefranc, a indiqué que ces réorganisations se traduiraient à terme par "56 suppressions d'emploi, sans licenciement sec".

Misant sur l'international, l'enquête et le numérique, le groupe prévoit notamment de créer un bureau à Bruxelles et de renforcer son bureau parisien. Il envisage aussi de "développer l'investigation" et de "généraliser à tous les titres la politique d'information en temps réel", dite "web first" (internet en premier, NDLR).

"Comment pouvons-nous accepter que l’information numérique, levier de notre développement, soit gérée par le titre majoritaire (Le Maine libre) dans le département?", se sont indignées, dans un communiqué, les rédactions de Ouest-France dans la Sarthe.

L'intersyndicale du groupe (CGT, CFDT, SNJ, CFE-CGC) a aussitôt appelé les salariés à se mettre en grève, dénonçant un projet d'entreprise "dangereux" et appelant la direction à "revoir son projet".

"Ce plan, qui piétine les engagements historiques d'Ouest-France de maintenir le pluralisme et la qualité de l'information, ne s'accompagne d'aucun projet éditorial et commercial sérieux, susceptible de redresser la diffusion qui s’effondre", dénonce-t-elle dans un communiqué, s'inquiétant d'une accélération de la "fuite des lecteurs".

La rédaction sarthoise de Ouest-France a dénoncé de son côté un plan "d'une ampleur, d'une brutalité et d'une injustice inédites", avec "huit postes conservés sur les 27 équivalent temps plein actuels", tandis que les trois rédactions du Mans, de La Flèche et de Sablé-sur-Sarthe seraient "fermées pour ne conserver qu'un +bureau départemental+ installé dans les locaux du Maine-Libre". Les salariés dénoncent également des mutations qui seraient "contraintes".

Dans le Maine-et-Loire, les salariés de Ouest-France dénoncent eux la suppression de "deux tiers des effectifs" dans le département, "toutes catégories de personnel confondues".

Sipa Ouest-France précise vouloir "atteindre, à l'horizon 2020, 5 millions de lecteurs par jour et plus de 500 millions de pages vues par mois dans son écosystème numérique".

Premier quotidien régional français, Ouest-France est diffusé à 685.096 exemplaires, selon les chiffres OJD de 2017. Il emploie 576 journalistes équivalent temps plein (EQTC).

Le groupe Journaux de la Loire affiche une diffusion de 155.837 exemplaires en 2017 et salarie 181 journalistes EQTC.

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