Parcoursup : des pistes pour "réduire le stress" des candidats

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Par Frédérique PRIS - Paris (AFP)
Publié le 31 août 2018 - 14:53
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Les lycéens de Terminale et les jeunes en réorientation ont jusqu'à minuit mardi pour formuler leurs vœux dans Parcoursup
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© DENIS CHARLET / AFP/Archives
Selon le dernier décompte officiel, plus de 584.000 candidats avaient accepté une proposition et 56.000 étaient sans affectation, même si le ministère considère que seuls 12.400 d'entre eux recherchaient encore activement une place sur Parcoursup.
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A trois semaines de la fin de Parcoursup, plusieurs pistes se dessinent pour améliorer la nouvelle plateforme d'accès à l'enseignement supérieur, qui a suscité force polémiques, afin notamment de diminuer "le stress" des jeunes en liste d'attente et de leur famille.

Un bilan sera tiré par le ministère de l'Enseignement supérieur, en concertation avec les acteurs du secteur, après le 21 septembre, dernier jour de la phase complémentaire de Parcoursup, et une fois tous les chiffres connus.

Selon le dernier décompte officiel, plus de 584.000 candidats avaient accepté une proposition et 56.000 étaient sans affectation, même si le ministère considère que seuls 12.400 d'entre eux recherchaient encore activement une place sur Parcoursup.

"Je n'ai jamais imaginé qu'un instrument aussi complexe, qui doit prendre en compte autant de contraintes et autant de personnes puisse être du premier coup parfait", a déclaré mercredi le Premier ministre Edouard Philippe, invité par la Conférence des président d'université (CPU), une première pour un chef de gouvernement.

L'évaluation du dispositif "créera certainement des ajustements", "indispensables", mais qui "ne remettront pas en question les principes de fond posés par Parcoursup, et notamment la liberté de choix donné aux étudiants, y compris à ceux qui hésitent" entre plusieurs propositions, a précisé Edouard Philippe.

Parmi les améliorations souhaitables, "réduire le stress des jeunes et de leur famille", souligne Franck Loureiro, secrétaire-ajoint du Sgen-Cfdt, syndicat de personnels de l'enseignement supérieur, qui a soutenu la réforme menée par la ministre Frédérique Vidal.

Un moyen relativement simple serait d'ajouter sur la plateforme le rang sur la liste d'attente du dernier candidat ayant finalement intégré une formation donnée.

Lors de la publication des premières réponses aux vœux des candidats (lycéens et étudiants en réorientation), fin mai, beaucoup de jeunes avaient découvert avec stupéfaction être par exemple 2.000e ou 3.000e en attente pour une licence générale.

Pour améliorer la plateforme, le débat porte principalement sur la hiérarchisation, ou pas, des souhaits des candidats. Cette année, les jeunes pouvaient inscrire jusqu'à dix vœux sans les hiérarchiser.

A partir de fin mai, lorsque les réponses ont commencé à tomber, les candidats devaient choisir entre deux propositions fermes mais pouvaient conserver tous leurs vœux "en attente". Ce qui a, de fait, entraîné un ralentissement du processus car beaucoup ont conservé jusqu'au bout ces propositions potentielles, qui n'étaient pas du coup réinjectées dans le système.

- Hiérarchiser ou pas -

Le Snesup-FSU, syndicat d'enseignants de l'enseignement supérieur, opposé à Parcoursup, réclame un retour à une hiérarchisation stricte comme du temps de la précédente plateforme APB.

Mais l'Unef, syndicat étudiant lui aussi opposé à la réforme, souhaite une hiérarchisation "flexible" qui permette au jeune de changer d'avis en cours de procédure.

Jimmy Losfeld, président de la Fage, premier syndicat étudiant et favorable à Parcoursup, propose une hiérarchisation des vœux en phase complémentaire (septembre), qui s'occupe des jeunes n'ayant reçu aucune affectation fin août.

"On peut imaginer de pouvoir garder tous ses vœux en attente pendant un temps donné, puis ne pouvoir en garder que trois, puis deux, puis un", avance de son côté Franck Loureiro, du Sgen-Cfdt. Mais "il faut laisser aux jeunes un temps pour hésiter, réfléchir et choisir".

Autre modalité, citée par François Germinet, de la CPU: demander aux jeunes de hiérarchiser les propositions qui leur sont faites par les établissements (et non pas hiérarchiser les vœux lors de l'inscription comme c'était le cas avec APB).

Parmi les autres évolutions souhaitables évoquées par la Fage figure la publication des algorithmes locaux mis en place par une partie des universités pour classer les dossiers des candidats - une publication réclamée aussi par les opposants à Parcoursup.

Et pourquoi pas un décalage d'un mois de l'année universitaire, qui irait alors de début octobre à fin juin, pour donner un mois de plus aux facs et aux commissions rectorales pour gérer les dossiers des centaines de milliers de candidats (812.000 cette année).

Mais "le nerf de la guerre", c'est le nombre de places dans l'enseignement supérieur, pour répondre à la hausse démographique étudiante, rappelle M. Losfeld

La ministre a annoncé la création de 31.000 places supplémentaires cette année.

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