A Paris et en province, des enseignants dans la rue contre les réformes Blanquer

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Par AFP - Paris
Publié le 30 mars 2019 - 17:05
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Des enseignants manifestent contre la loi du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer "pour une école de la confiance", le 30 mars 2019 à Paris
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Des enseignants manifestent contre la loi du ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer "pour une école de la confiance", le 30 mars 2019 à Paris
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Quelque 36.000 enseignants d'écoles maternelles et élémentaires, de collèges et lycéesn selon le ministère de l'Intérieur, ont défilé samedi en France à l'appel des cinq principaux syndicats de l’Éducation pour protester contre "la loi Blanquer" et la réforme du lycée.

"La journée d'action dans l’Éducation nationale a mobilisé 36.000 personnes", a indiqué le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner dans un communiqué, qui l'a comparé aux 33.700 "gilets jaunes" dans la rue, selon les chiffres de son ministère.

"Ça fait longtemps que les collègues n'étaient pas aussi remontés, et de manière aussi soudaine", dit à l'AFP Agnès, professeur dans une école du XXe arrondissement à Paris, 35 ans de carrière.

Les manifestants étaient 6.500 à Paris, selon la préfecture de police. Ils étaient plus de 2.000 à Nantes selon la police, un millier à Strasbourg...

Le projet de loi du ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer, "sur l'école de la confiance", suscite la défiance. Voté par l'Assemblée nationale, il doit encore passer début mai devant le Sénat.

"Ça a commencé en janvier-février avec les menaces et les pressions sur les collègues qui ont refusé de faire remonter les résultats des évaluations des CP. Des évaluations mal conçues, qu'ils ont quand même fait passer, mais dont ils ont refusé d'entrer les résultats nominatifs sur une plateforme hébergée par Amazon en Irlande", explique Agnès.

"Et puis l'amendement qui parle de création d'établissements regroupant des écoles et un collège, avec la suppression des directeurs d'école nous a vraiment inquiétés", ajoute cette enseignante d'une école en éducation prioritaire (REP+), syndiquée au SNUipp-FSU.

Julie, venue des Yvelines avec plusieurs collègues instits, toutes non syndiquées, regrette, elle, que la "loi Blanquer soit "tellement peu explicite": "On aimerait ne pas avoir à deviner ce qui se cache entre les lignes. Et faire sans directeur dans les écoles, ça va être très compliqué".

Le ministre a adressé vendredi une lettre aux professeurs, les présentant comme "l'avant-garde du progrès social". Il avait également précisé cette semaine ne pas vouloir "imposer" les regroupements écoles-collèges, "loin s'en faut".

Jean-Michel Blanquer s'est dit "tout à fait prêt" à ajouter la nécessité de "l'accord de la communauté éducative" pour que les regroupements écoles-collège voient le jour.

"Nous voulons un statut de la direction d'école, et pas une annexion de l'école au collège", a déclaré de son côté Pascal Kittel, du Sgen-Cfdt, qui défilait à Strasbourg.

Du côté du secondaire, des profs se mobilisent contre la réforme du lycée et du bac, prévue pour septembre et qui supprime les séries S, ES et L.

"J'ai du mal à suivre notre ministre", soupire Sandrine, prof d'anglais dans un lycée de la banlieue parisienne. Cette réforme était censée "ouvrir les choix (des disciplines) aux élèves, mais on leur répond le plus souvent +ce sera en fonction des places disponibles+", dit-elle.

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