A Paris, l'entrée en campagne d'Agnès Buzyn fait renaître l'espoir chez les marcheurs

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Par Paul AUBRIAT - Paris (AFP)
Publié le 19 février 2020 - 15:31
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Déambulation d'Agnès Buzyn dans les rues du 5ème arrondissement de Paris, le 18 février 2020
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Déambulation d'Agnès Buzyn dans les rues du 5ème arrondissement de Paris, le 18 février 2020
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Jugeant le début de campagne d'Agnès Buzyn réussi, la majorité présidentielle reprend espoir dans la course à la mairie de Paris et se prend même à rêver d'un possible ralliement de Cédric Villani.

Intronisée candidate LREM dimanche soir au relais d'un Benjamin Griveaux rattrapé par le scandale, l'ex-ministre de la Santé a seulement quatre semaines pour renverser la table d'ici le premier tour des municipales le 15 mars. Elle a commencé à sillonner la capitale, se félicitant, dans les colonnes du Parisien, que "les gens (l)'arrêtent dans la rue pour (l)'encourager".

Dans le camp présidentiel, où l'on a suivi avec inquiétude la dissidence de Cédric Villani et la glissade de Benjamin Griveaux dans les sondages, la remise à jour nommée Buzyn est accueillie avec un espoir non dissimulé. "Une nouvelle campagne" commence, estime un ténor de la macronie, qui juge "excellente la mise en orbite" de l'ex-belle fille de Simone Veil.

Quitte à assumer de prendre le contrepied de celle de Benjamin Griveaux. D'abord, en abandonnant deux projets contestés de l'ex-candidat, le déplacement de la gare de l'Est et la création d'un dispositif d'apport de 100.000 euros pour financer l'acquisition d'un logement. "Je rentre (dans la campagne) par la propreté, la sécurité et l'écologie. Une fois que cette ville sera bien gérée, je m'intéresserai à d'autres projets", a-t-elle lancé, mercredi après-midi, lors d'une déambulation dans le XIè arrondissement.

Ensuite, en affirmant au Parisien ressentir "une forme de soulagement chez des Parisiens qui trouvent une personne apaisante dans l'image qu'(elle) renvoie".

Prochaine étape pour la candidate, qui va prendre la tête de la liste du XVIIè arrondissement en lieu et place du même Griveaux: les sondages. Des études attendues cette semaine nourrissent de grands espoirs chez les marcheurs.

Une première étude Odoxa parue mercredi pour Le Figaro la crédite de 17% d'intentions de vote, un point de mieux que son prédécesseur.

"Ça se joue dès maintenant: son enjeu est de repasser devant Rachida Dati et de s'imposer comme l'opposante numéro un à Anne Hidalgo", estime le président de l'institut Elabe, Bernard Sananès, selon qui Agnès Buzyn "doit recréer une dynamique qui s'était enrayée", alors qu'"il n'y a que deux candidats qui n'ont fait que baisser dans les sondages: Benjamin Griveaux et Cédric Villani".

- Avec Villani dès le 1er tour ? -

Si Mme Buzyn reste pour l'instant derrière Rachida Dati (LR) et la sortante Anne Hidalgo (PS) dans les sondages, un possible ralliement de Cédric Villani avant le premier tour pourrait changer la donne.

"Rien aujourd'hui ne fait obstacle au rassemblement de notre famille politique, il doit se faire dès le premier tour", a exhorté mercredi soir le numéro deux de LREM, Pierre Person.

L'hypothèse reste fragile, mais en coulisses, les grandes manœuvres prospèrent. D'autant que le mathématicien, avec 7% d'intentions de vote selon Odoxa, frôle dangereusement le seuil de remboursement (5%) dans certains arrondissements.

Lundi, les deux candidats ont pourtant échangé au téléphone lundi de manière "extrêmement constructive", rapporte une porte-parole de Villani, Anne-Christine Lang, selon qui "Agnès Buzyn voulait travailler avec lui parce qu'à eux deux, ils pouvaient casser la baraque".

Las: le compte-rendu de leur conversation dans un communiqué de presse rédigé par Villani, qui faisait état de "ses conditions pour envisager d'éventuelles convergences", a échaudé la candidate LREM. "Ce n'est pas comme cela que je travaille, je ne suis pas dans le rapport de force", a-t-elle battu froid.

Mais, selon Pierre Person, "rien dans l'ambition écologique et le projet environnemental porté par Cédric Villani est contradictoire à ce que nous portons, bien au contraire", alors que, selon plusieurs sources, Emmanuel Macron demeure un fervent partisan du rapprochement des deux candidatures.

"Je lui ai dit que ma main resterait tendue mais je ne peux pas être dans le marchandage", a déclaré Mme Buzyn mercredi soir sur BFMTV.

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