Pau : plus de 1.200 manifestants contre la réintroduction d'ourses en Béarn

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Par AFP - Pau
Publié le 30 avril 2018 - 18:15
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Le député Jean Lassalle participe à la manifestation à Pau le 30 avril 2018 contre la réintroduction de deux ourses dans les Pyrénées-Atlantiques (sud-ouest)
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© IROZ GAIZKA / AFP
Le député Jean Lassalle participe à la manifestation à Pau le 30 avril 2018 contre la réintroduction de deux ourses dans les Pyrénées-Atlantiques (sud-ouest)
© IROZ GAIZKA / AFP

Plus de 1.200 manifestants, bergers, agriculteurs et élus de tous bords, ont défilé lundi à Pau au son des cloches de brebis pour s'opposer à la réintroduction d'ourses dans les Pyrénées-Atlantiques voulue par le gouvernement, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, a annoncé fin mars qu'il souhaitait réintroduire deux ours femelles dès cet automne dans le département pour assurer la pérennité de l'espèce.

Mais les opposants estiment que la présence des ours et les activités humaines, notamment pastorales, ne sont pas compatibles.

"Stop ours", "Hulot, l'écologie qui se déplace en hélico", pouvait-on lire sur les banderoles tendues sur les tracteurs des manifestants, certains venus d'Ariège ou de la province espagnole voisine d'Aragon, tandis que des bergers avaient pendu des ours en peluche au bout de leurs bâtons.

"Non, M. Hulot, vous n'aurez pas la peau des bergers !", a lancé sur une tribune improvisée face à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, Olivier Maurin, président de l'Association pyrénéenne pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (ADDIP).

Pour Claude Soulas, directeur du Centre départemental de l'élevage ovin, "les mesures de protection, barrières, chiens, etc. préconisées par le gouvernement sont totalement inefficaces". Il cite le cas du département de l'Ariège où, selon lui, "les attaques se sont multipliées", avec "plus de 600 bêtes tuées en 2017 par les ours, pour la majorité des brebis".

Des parlementaires, la sénatrice socialiste Frédérique Espagnac, le sénateur Les Républicains Max Brisson ou encore le député Jean Lassalle (non inscrit), lui-même ancien berger, s'étaient joints à cette manifestation, mais ne faisaient pas partie d'une délégation reçue par le préfet.

"Je suis venu dénoncer le mensonge d’État de Nicolas Hulot qui consiste à dire que les ours et les brebis sont compatibles. Je dénonce cette imposture", a déclaré Jean Lassalle à l'AFP.

"La concertation pour nous c'est niet, la décision du gouvernement a été prise. Le préfet n'a pas compris que nous passerons en force. Aujourd'hui c'est gentil, mais le mouvement peut se durcir", a réagi Olivier Maurin, à l'issue de l'entrevue avec le préfet, Gilbert Payet.

"La posture de la délégation représentative du monde des organisations agricoles est de ne pas participer à la concertation", a déploré ce dernier, rappelant que son objectif était de "rencontrer les éleveurs, les élus, etc. jusqu'en juin, moment où la concertation doit s'achever".

La manifestation a pris fin vers 14H00 devant la préfecture devant laquelle les éleveurs avaient déposé du purin, du lisier et de la paille qu'ils ont enflammée.

Fin mars, Nicolas Hulot avait annoncé qu'il souhaitait "engager la réintroduction de deux ours femelles dans les Pyrénées-Atlantiques à l'automne", car il ne reste que deux mâles dans ce département, dont le fils de Cannelle, la dernière représentante de l'ours de souche des Pyrénées, tuée par un chasseur en 2004.

Après une réintroduction en 1996-97 de trois ours slovènes non loin de la frontière avec l'Espagne, puis de cinq autres en 2006 (dont un est mort), le nombre d'ours dans les Pyrénées est évalué à 39, principalement dans le centre du massif.

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