Philippe promet des gestes pour la Seine-Saint-Denis, au coeur d'un débat à l'Assemblée

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Par AFP - Bobigny
Publié le 05 février 2019 - 19:26
Mis à jour le 06 février 2019 - 10:10
Le Premier ministre Edouard Philippe à l'Assemblée nationale, le 5 février 2019

Le Premier ministre, pressé d'agir après la publication d'un rapport parlementaire implacable sur les services publics en Seine-Saint-Denis, a promis d'"adapter l'action" de l'Etat aux enjeux de ce département en difficulté, au cœur d'un débat mardi soir à l'Assemblée.

Mardi soir, quatre membres du gouvernement ont été dépêchés dans l’hémicycle pour répondre aux questions des députés sur les inégalités de traitement subies par ce territoire qui cumule les plus forts taux de pauvreté et de criminalité du pays.

Éducation, justice, police... Intitulé la "République en échec", un rapport publié en mai 2018 a montré qu'en Seine-Saint-Denis, enseignants, magistrats et policiers sont moins nombreux et moins expérimentés qu'ailleurs.

Le rapport soulignait ainsi que le moins bien doté des établissements scolaires parisiens restait mieux loti que l'établissement de Seine-Saint-Denis le mieux doté.

"Il faut aller vite, car on a 15 à 20 ans de retard à rattraper", "l'enjeu est de savoir si la Seine-Saint-Denis appartient à la République" et "si on est capable de faire ce travail" de rattrapage, a déclaré en introduction le député LR de Haute-Marne François Cornut-Gentille, co-rapporteur de ce texte avec Rodrigue Kokouendo (LREM).

Dans un courrier adressé lundi aux parlementaires, Edouard Philippe a insisté sur sa "détermination à inscrire l'action de l'Etat dans une trajectoire permettant d'adapter l'action publique aux enjeux" de ce territoire, trajectoire dont il "souhaite déterminer d'ici l'été les modalités de mise en œuvre jusqu'à la fin du quinquennat".

Le Premier ministre dit souhaiter "que cette démarche s'inscrive dans l'esprit du +pacte de Dijon+, dans lequel l'Etat et les collectivités locales prennent des engagements réciproques".

- "Efforts" pour la police judiciaire -

Il explique avoir demandé au préfet du département "d'installer et de coordonner cinq groupes de travail" autour des principales thématiques du rapport: santé, justice, sécurité, éducation et attractivité des postes pour les agents publics.

Mardi soir, dans l'hémicycle, des élus de Seine-Saint-Denis ont salué "quelques maigres pas franchis", à l'instar de Clémentine Autain (LFI).

"L'enjeu est de savoir si votre gouvernement sera le premier à offrir l'égalité des chances à la Seine-Saint-Denis", a lancé Jean-Christophe Lagarde (UDI).

Tour à tour, les députés ont interrogé Nicole Belloubet (Justice), Jean-Michel Blanquer (Education), Julien Denormandie (Ville et Logement) et Laurent Nuñez (Intérieur), qui ont défendu l'action du gouvernement (CP dédoublés, police de sécurité du quotidien...) et esquissé quelques gestes.

Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Laurent Nuñez, a ainsi annoncé qu'un "effort" allait être fait pour les officiers de police judiciaire de Seine-Saint-Denis. Il a ajouté que le gouvernement "n'excluait pas" de mettre en œuvre "des primes de fidélisation" et évoqué la possibilité de "créer des secteurs prioritaires où l'avancement se fera plus rapidement".

"On doit faire évoluer nos règles d'affectation et de carrière", a de son côté consenti le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, déplorant le "manque de stabilité" des personnels enseignants dans le département.

"Nous partageons le constat principal de ce rapport, c'est-à-dire l'absence d'équité territoriale", "que fait-on maintenant pour réparer ces fractures qui perdurent?", s'est interrogé le ministre de la Ville, Julien Denormandie.

"Il va falloir être innovant", a-t-il lancé en évoquant la création annoncée par le Premier ministre des cinq groupes de travail destinés à trouver des réponses aux nombreux problèmes pointés par le rapport de mai 2018.

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