"Piscines en carton" : Greenpeace critique la sécurité des centrales nucléaires

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Par AFP
Publié le 14 octobre 2017 - 15:56
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Des activistes de Greenpeace manifestent contre le manque de sécurité autour des piscines d'entrepos
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Des activistes de Greenpeace manifestent contre le manque de sécurité autour des piscines d'entreposage de combustible dans les centrales nucléaires, devant la gare Saint-Lazare à
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Bonnet de bain sur la tête et installés dans des piscines en carton symbolisant la "fragilité des piscines d'entreposage du combustible usé", des militants de Greenpeace ont organisé des actions dans une vingtaine de villes samedi pour pointer du doigt la sécurité des centrales nucléaires.

"Greenpeace demande qu'EDF agisse et protège ces piscines avec des enceintes de confinement, comme c'est la norme pour les nouveaux réacteurs", a déclaré à l'AFP Chris Schneider, militant de l'ONG à Paris.

"Elles sont à côté du réacteur et reçoivent le combustible. Elles peuvent être visées par des actes de malveillance", a renchéri un autre militant, Jacques Delor, à Bordeaux, en réclamant leur "bunkerisation".

Ces actions ont eu lieu dans une vingtaine de villes, dont Paris, Lyon, Bordeaux, Lille, Rennes ou Strasbourg, menées à chaque fois par une dizaine de militants.

Bonnets de bain jaune marqués du symbole de la radioactivité et frites de piscine en main, certains étaient installés dans de faux bassins en carton fissurés sur lesquels était écrit "Piscine en carton = accident nucléaire" et "EDF, l'amour du risque".

Les autres militants faisaient signer des pétitions aux passants.

"Cette vieille centrale de Fessenheim me fait peur, surtout avec l'émergence du risque terroriste. Il faudrait encourager des méthodes alternatives au lieu d'investir dans le nucléaire", s'est ainsi inquiétée Renée, retraitée et signataire de la pétition à Strasbourg.

À Montpellier, où une dizaine de militants faisaient signer des pétitions, Zoé De Bonduwe, référente nucléaire du groupe de Greenpeace Montpellier, avance que "les murs des piscines de refroidissement des combustibles usés ne sont épais que de 30 centimètres". "C’est insuffisant, en cas par exemple de crash d’un avion sur le site ou d’acte de malveillance –-et nous avons prouvé à plusieurs reprises à quel point il est facile de rentrer dans un site nucléaire. Les drones font peser une menace potentielle supplémentaire."

Dans un rapport, dont des extraits ont été publiés mardi, sept experts mandatés par l'ONG se sont penchés sur la capacité de résistance des piscines d'entreposage des combustibles nucléaires usés dans les centrales françaises, et dans celles de Doel et Tihange en Belgique.

Ils ont pointé du doigt le fait que ces piscines, qui peuvent contenir plus de combustibles que les cœurs des réacteurs, ne sont pas protégées comme ces derniers par des enceintes de confinement renforcées.

Si la piscine était endommagée par un acte de malveillance et s'il n'y avait plus d'eau, le combustible s'échaufferait, déclenchant alors un accident nucléaire, met en garde Greenpeace.

Pour défier EDF, qui a assuré que ses centrales nucléaires étaient "sûres, bien surveillées et bien protégées", des militants de l'ONG se sont introduits jeudi sur le site de la centrale de Cattenom (Moselle).

Greenpeace a affirmé, vidéo à l'appui, avoir tiré un feu d'artifice au pied du bâtiment abritant la piscine, mais EDF a assuré que les militants n'avaient pas pénétré dans la zone nucléaire.

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