Plan social en vue pour le site de Ford à Blanquefort

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Par Pierre DONADIEU - Paris (AFP)
Publié le 07 juin 2018 - 15:29
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Entrée de l'usine Ford à Blanquefort près de Bordeaux en février 2018
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© NICOLAS TUCAT / AFP/Archives
Entrée de l'usine Ford à Blanquefort près de Bordeaux en février 2018
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Ford a annoncé jeudi vouloir un plan social à Blanquefort (Gironde), usine dont la production cessera en 2019, une décision "vivement" regrettée par le ministre de l’Économie Bruno le Maire pour qui une reprise de l'intégralité des quelque 900 salariés reste possible.

"Ford Aquitaine Industries a présenté un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) complet qui inclut des programmes de redéploiement et de pré-retraite, ainsi que des mesures pour aider les salariés à rejoindre de nouveaux employeurs dans l'hypothèse où aucun repreneur ne serait trouvé et où le site devrait fermer", a déclaré le constructeur dans un communiqué.

Le groupe automobile américain a néanmoins précisé que la priorité demeurait "la recherche d'un repreneur présentant un plan de reprise viable" pour ce site produisant des boîtes de vitesse, estimant que de "bons progrès" avaient déjà été réalisés.

Les réactions n'ont pas tardé, à commencer par celle du ministre de l’Économie Bruno le Maire.

"Des discussions pour céder le site à un industriel sont actuellement en cours. A ce stade, une reprise de la totalité des salariés apparaît possible, et l'ouverture d'un plan de sauvegarde de l'emploi ne semble donc pas justifiée", a indiqué M. Le Maire, qui "regrette vivement cette décision".

Du côté de la CGT, la colère visait tant le constructeur automobile que le gouvernement.

"Le départ de Ford est injustifiable et inacceptable. Nous exigeons toujours le maintien de l'activité et des emplois par Ford qui a reçu des aides publiques pendant des années. Nous exigeons que l’État et les pouvoirs publics arrêtent leur hypocrite impuissance, qu'ils imposent enfin à Ford de respecter ses engagements et ses obligations à l'égard des salariés", s'est indigné Philippe Poutou, délégué CGT de l'usine et ancien candidat du NPA à la présidentielle.

"Nous ferons tout pour renverser le cours des choses, nous ne nous résignons pas", a-t-il déclaré à l'AFP, reconnaissant néanmoins une situation "quasi désespérée".

Patrons de collectivités et élus néo-aquitains, fortement impliqués depuis l'origine dans cet épineux dossier, ont apporté leur soutien aux salariés en dénonçant à l'unisson cette "décision incompréhensible", dans un communiqué signé notamment par le socialiste Alain Rousset pour la Région et le président (de droite) de Bordeaux-Métropole, Alain Juppé.

Grâce aux aides des collectivités, soulignent-ils, l'usine de Blanquefort "dispose d'un outil de production et de compétences répondant aux dernières exigences de l'industrie automobile". Ils demandent donc à l’État de "peser de tout son poids" dans la négociation avec Ford, dont la décision n'est selon eux "motivée que par des arguments purement financiers" et "n'offre absolument aucune garantie sur la reprise future de FAI".

- Pas de licenciement avant septembre 2019 -

Fin février, Ford avait annoncé qu'il cessait tout investissement dans son usine Ford Aquitaine Industries (FAI) et que le groupe cherchait un repreneur pour ce site. Implantée dans l'agglomération bordelaise depuis 1972, l'usine emploie à ce jour quelque 900 personnes.

Ford a également annoncé jeudi avoir pris l'engagement de ne pas licencier avant septembre 2019.

"Cela donne le temps aux salariés d'examiner toutes les options que présentera FAI, tout en apportant une sécurité financière", a indiqué le groupe dans son communiqué.

Des discussions sont engagées avec le fabricant strasbourgeois de boîtes de vitesses Punch Powerglide pour une reprise du site.

Mais selon une source syndicale, la direction du constructeur estime qu'un long chemin reste à parcourir avant de trouver un accord.

Selon les syndicats, depuis 2013, Ford a reçu au total 50 millions d'euros de financements publics en échange de la garantie de maintenir un millier d'emplois sur le site pendant cinq ans.

Mais l'accord s'est achevé fin mai, ce qui, pour les élus et les syndicalistes, n'est pas étranger à l'annonce de Ford Europe de quitter son usine girondine.

La métropole de Bordeaux avait annoncé qu'elle ne verserait pas à Ford le dernier tiers de ses aides publiques prévues, en raison de l'arrêt prévu de la production.

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