Pour la braderie, Lille se transforme en "chasse au trésor" géante

Auteur:
 
Par Zoé LEROY - Lille (AFP)
Publié le 01 septembre 2018 - 16:30
Image
La braderie de Lille, le 1er septembre 2018
Crédits
© FRANCOIS LO PRESTI / AFP
La braderie de Lille, le 1er septembre 2018
© FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Ted, 40 ans, tire sa brouette remplie d'objets variés: une lampe, un portemanteau, un seau et une plaque de rue "so french". Il est venu de Londres pour assister à la braderie de Lille, transformée en capitale de la chine le temps d'un week-end.

"Nous sommes arrivés hier et nous restons trois jours... pour dénicher une tonne d'objets dont nous n'avons pas besoin", sourit l'Anglais, qui se balade avec sa femme et un ami dans les allées étroites de l'esplanade, espace réservé aux brocanteurs.

Plus loin, Jean-Luc, un Belge de 59 ans, scrute les étals. Sa recherche est précise: "de la faïencerie de Wasmuël, fabriquée en Belgique, près de Mons". "Nous pouvons trouver ça chez n'importe quel vendeur, parfois ils ne savent même pas qu'ils en vendent! Mais nous avons déjà beaucoup de pièces, alors c'est vraiment une chasse au trésor", observe le collectionneur en regardant du coin de l’œil un stand.

Vinyles, vaisselles, valises, téléphones fixes, bouliers, moulins à café ou vieilles cartes d'écoles... Sur une centaine de kilomètres, quelque 6.500 bradeux exposent samedi et dimanche dans les rues de Lille où plus de deux millions de personnes sont attendues.

Au coup d'envoi samedi à 8H, les rues ensoleillées de la capitale des Flandres se remplissaient doucement. Dans le Vieux-Lille, les petites rues étaient rythmées par le bruit des chariots à roulettes tirés sur les pavés et les commerçants bradaient déjà sur le trottoir.

Cette braderie, la mairie la voulait plus "authentique", avec "priorité donnée aux habitants et aux commerçants lillois et, bien sûr, aux brocanteurs et aux antiquaires qui viennent de l'extérieur", a expliqué à l'AFP la maire de Lille, Martine Aubry.

Comme chaque année, l'édile, qui n'a pas encore levé le voile sur une possible nouvelle candidature aux élections municipales de 2020, s'est promenée dans ce royaume de la chine samedi après-midi, faisant une longue halte sur le stand du Parti socialiste.

"Le temps est là, l'ambiance est sereine (...) Je suis depuis 8H ce matin dans la rue et tout le monde nous dit que c'est une belle braderie. Beaucoup de brocanteurs nous disent +J'ai deux heures d'avance sur les bonnes années+", s'est-elle réjouie.

- "De bonnes chaussures et beaucoup de patience" -

D'autres événements ponctuent aussi ce "carnaval du commerce", notamment une braderie des enfants à la Gare Saint-Sauveur et une autre dédiée à la bande dessinée au musée des Beaux-Arts.

Après avoir été annulée en 2016 en raison de la menace terroriste, les conditions de sécurité de cette braderie 2018 sont les mêmes qu'en 2017: au total, 3.000 policiers, gendarmes et militaires Sentinelle sont mobilisés, plusieurs hélicoptères survolent le secteur et le public est fouillé de manière aléatoire aux douze points d'entrée de la braderie.

"Plus condensée", cette braderie emballe Véronique, 61 ans, qui vient de dénicher un fauteuil en rotin. Elle était là dès 8H30, "avant qu'il y ait trop de monde", raconte la Lilloise, mais regrette: "la négociation ce n'est pas facile, à part en fin de braderie, mais il n'y a plus rien!".

Pot à charbon dans une main, poêle dans l'autre, Émeline, Charles-Elie et Juliette, assistent eux à leur première braderie. "Nous recherchons de la décoration vintage que nous souhaitons rénover nous-même... par exemple ce pot à charbon pourrait devenir... un porte-parapluie ou un seau pour mettre le tisonnier", imagine Émeline, 26 ans, infirmière.

Un conseil pour dénicher de bonnes affaires? "De bonnes chaussures!", préconise Cindy, 42 ans, venue de Metz. "Et aussi beaucoup de patience!", renchérit son compagnon à ses côtés.

Dans le centre de Lille, place Rihour, un monticule de coquilles de moules, image "emblématique" de la braderie que la mairie a souhaité rétablir, était déjà formé à midi. Ces coquilles seront collectées et recyclées en dalles de carrelage par Etnisi, une startup nordiste.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.