Prise en charge des personnes âgées : des professionnels jugent la situation "explosive"

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 19 octobre 2017 - 16:59
Mis à jour le 20 octobre 2017 - 13:50
Image
Professionnels de santé, syndicats et directeurs d'Ehpad ont écrit jeudi à Emmanuel Macron pour l'al
Crédits
© PASCAL LACHENAUD / AFP/Archives
Professionnels de santé, syndicats et directeurs d'Ehpad ont écrit jeudi à Emmanuel Macron pour l'alerter sur la "détérioration des conditions" de prise en charge des personnes âgé
© PASCAL LACHENAUD / AFP/Archives

Professionnels de santé, syndicats et directeurs d'Ehpad ont écrit jeudi à Emmanuel Macron pour l'alerter sur la "détérioration des conditions" de prise en charge des personnes âgées, demandant des arbitrages financiers pour mettre fin à une situation qu'ils jugent "explosive".

Devant la presse, l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) et des représentants de CFDT, CFTC, CGT, FO et Unsa ont signé ensemble le texte qu'ils ont adressé au chef de l'Etat.

"Les personnes âgées sont insuffisamment accompagnées dans les actes de la vie quotidienne, les familles s'épuisent et les professionnels sont au bord du gouffre", y écrivent-ils notamment. "Les financements n'ont pas suivi l'augmentation du nombre de personnes âgées."

Leur initiative, "unique, qui dépasse les clivages syndicaux", vise à "s'unir pour interpeller celui qui a l'autorité sur Bercy" et obtenir "des arbitrages financiers différents", a expliqué Pascal Champvert, président de l'AD-PA.

Ces professionnels exigent notamment de mettre en place "dans les meilleurs délais" les ratios de personnels en fonction du degré de dépendance des résidents, préconisés dans le Plan solidarité grand âge 2007-2012.

Actuellement, le taux d'encadrement est de 0,57 soignant par résident. Ce plan préconisait 0,65 et jusqu'à un pour un pour les cas de très grande dépendance.

"Le taux d'encadrement est largement insuffisant, les personnels ne sont pas assez formés, les accidents du travail et les maladies professionnelles explosent, et les absents ne sont pas remplacés", a témoigné Anne-Sophie Pelletier de la CGT, ancienne porte-parole du mouvement de grève qui a touché cet été l'établissement "Les Opalines" à Foucherans (Jura).

"Il faut imposer les ratios", a-t-elle poursuivi, fustigeant "des conditions de travail proches de l'usinage". "On a 15 minutes pour lever un résident, l'emmener aux toilettes, lui faire sa toilette, le mettre à petit-déjeuner et faire son lit".

Concernant la baisse du nombre d'emplois aidés, les signataires espèrent "le maintien et la pérennisation de tous les postes occupés" car ils répondent "à des besoins réels".

Ils demandent enfin au président le retrait de la réforme du financement des maisons de retraite, qui prévoit une convergence des dotations aux Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) publics et privés sur sept ans, jusqu'en 2023.

"Cette réforme, dont l'objectif est de contenir les dépenses, va venir aggraver des conditions de travail et une prise en charge des personnes âgées déjà très dégradées", a estimé Luc Delrue de Force ouvrière.

Fin septembre, lors de la présentation du budget de la Sécurité sociale, la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn avait indiqué que cette réforme serait poursuivie. Un comité de suivi a été mis en place.

Mme Buzyn avait en outre annoncé que les moyens alloués aux Ehpad seraient renforcés de 100 millions d'euros en 2018 pour améliorer le taux d'encadrement, la qualité des accompagnements et les conditions de travail des personnels.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.