Procès de l'ex-directrice de Tati Barbès après le suicide d'une employée

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Par AFP - Paris
Publié le 13 juin 2018 - 10:58
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Une ancienne directrice de l'enseigne à bas coûts Tati sera jugée les 14 et 15 juin 2018 à Paris pour le "harcèlement moral"
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© PATRICK KOVARIK / AFP/Archives
Une ancienne directrice de l'enseigne à bas coûts Tati sera jugée les 14 et 15 juin 2018 à Paris pour le "harcèlement moral"
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Une ancienne directrice de l'enseigne à bas coûts Tati sera jugée jeudi et vendredi à Paris pour le "harcèlement moral" d'une salariée du magasin historique du quartier populaire de Barbès qui s'était suicidée en janvier 2012.

Employée depuis 25 ans chez Tati, France Javelle, 54 ans, s'est suicidée le 9 janvier 2012 à son domicile d'Argenteuil (Val-d'Oise) en avalant des produits détergents.

Dans des lettres laissées à ses proches, elle mettait très directement en cause sa directrice et les méthodes de management de l'enseigne au vichy rose et blanc, évoquant brimades et humiliations.

Seule l'ancienne directrice du magasin de Barbès, qui a depuis quitté Tati, est renvoyée devant le tribunal et aura à répondre du "harcèlement moral" dénoncé par France Javelle.

"Pour elle, c'est un drame épouvantable, une vraie blessure de ne pas avoir vu la détresse de cette salariée", a déclaré à l'AFP Thibault de Montbrial, l'avocat de la prévenue. "Mais il va falloir sortir de l'émotion pour faire du droit. Le harcèlement moral exige d'être caractérisé. Jamais personne n'a alerté avant le drame", a-t-il affirmé.

A l'époque du suicide, les syndicats de l'entreprise avaient affirmé que France Javelle avait été "poussée à bout par les conditions de travail qu'on lui imposait" et par "l'attitude de sa direction". Selon la CGT, elle avait "mis fin à ses jours après un entretien de plusieurs heures avec sa hiérarchie".

La centrale avait ajouté dans un communiqué qu'elle avait interpelé "depuis plusieurs années" en vain "la direction générale sur les dégradations des conditions de travail et la souffrance au travail des salariés".

Créé en 1948 par Jules Ouaki, le magasin de Barbès, après avoir essaimé en France et dans le monde dans le créneau du discount textile, était sorti de la famille en 2004 après moult déboires financiers.

A l'époque du suicide de France Javelle, la célèbre marque était entre les mains de Vetura, une filiale du géant Eram, et employait 1.800 collaborateurs dans une centaine de magasins.

Depuis, Eram s'est séparé de plusieurs enseignes en difficulté: en juin 2017, Tati a été repris par Gifi, dont l'offre permettait de sauver 1.428 emplois.

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