Procès du viol du Quai des orfèvres : l'accusatrice est allée au "36" pour être en "sécurité"

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Par AFP - Paris
Publié le 16 janvier 2019 - 14:58
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Le "36 quai des Orfèvres", à Paris, le 6 août 2014
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© Bertrand GUAY / AFP/Archives
Le "36 quai des Orfèvres", à Paris, le 6 août 2014
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La soirée avait été très arrosée et la touriste canadienne, ivre, n'était pas sûre de retrouver son hôtel: Emily Spanton, qui accuse de viol deux policiers, a expliqué mercredi aux assises s'être rendue au 36 Quai des orfèvres, pensant y être "en sécurité".

"Quand les agents de police m'ont proposé d'aller (au "36"), je me suis dit que j'y serais en sécurité", a raconté la Canadienne de 39 ans, qui a donné, dans sa première prise de parole aux assises, sa version de la nuit du 22 au 23 avril 2014. Les deux policiers, qu'elle venait de rencontrer dans un pub, lui ont expliqué que le "36", où ils travaillaient, était un lieu célèbre, où des films avaient été tournés.

"J'étais ivre, je savais que je n'étais pas en mesure de retrouver mon hôtel. Je me suis dit qu'au moins, dans un commissariat, je ne pourrais pas boire à nouveau et que je rentrerais une fois sobre", a poursuivi l'accusatrice, une grande femme aux cheveux courts, vêtue d'un pantalon noir et d'un long tee-shirt sombre.

Elle pensait qu'il y aurait beaucoup de monde dans ce qu'elle appelle un "commissariat". Mais le "36", quand elle y est arrivée à 00H40, était quasiment vide. Elle a marché en titubant, grimpé les escaliers jusqu'au bureau 461.

"Tout se passait bien, je regardais des photos. Les policiers m'ont servi un Scotch. Je n'en avais pas vraiment envie, mais j'ai accepté de boire une gorgée par politesse", se souvient-elle, la voix étranglée par les sanglots. Elle a assuré que "tout le monde flirtait" ce soir là au pub, mais qu'elle n'avait pas l'intention d'aller plus loin.

Les accusés l'auraient forcée à boire son verre, puis elle se serait retrouvée à genoux. L'un d'eux lui aurait mis son pénis dans la bouche. "On m'a poussée sur la table. Quelqu'un est entré à l'intérieur de moi. Puis quelqu'un d'autre. Quand ça a été fini, j'ai ramassé mes affaires, mais je n'ai pas réussi à ouvrir la porte. On m'a tirée dans un autre bureau et tous les événements se sont répétés", a-t-elle raconté.

"Pour moi, il y avait trois agresseurs", a-t-elle dit à la cour. Parmi eux, se trouvent selon elle les deux accusés, dont elle a confondu les noms à l'audience.

Ceux-ci reconnaissent une fellation consentie pour l'un et des caresses sexuelles consenties pour l'autre, mais nient tout viol. Ces policiers, qui comparaissent libres, encourent 20 ans de réclusion.

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