Procès Merah : contre le "châtiment" requis, la défense de Malki plaide "le droit"

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Par AFP - Paris
Publié le 17 avril 2019 - 16:43
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Edouard Martial, l'un des avocats de Fettah Malki, à l'ouverture du procès en appel à Paris, le 25 mars 2019
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© Thomas SAMSON / AFP
Edouard Martial, l'un des avocats de Fettah Malki, à l'ouverture du procès en appel à Paris, le 25 mars 2019
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Contre "l'indécence d'un châtiment exemplaire" requis, la défense de Fettah Malki, petit délinquant toulousain jugé en appel au côté du frère du tueur Mohamed Merah, a demandé mercredi à la cour d'assises de Paris "d'appliquer le droit".

Le "commercial" de la cité, qui revendique à 36 ans n'être qu'un "délinquant normal", a été condamné en première instance à 14 ans de réclusion criminelle pour avoir fourni un gilet pare-balles et un pistolet-mitrailleur au jihadiste toulousain, en ayant connaissance de sa radicalisation.

Mardi, l'accusation a requis "entre 15 et 20 ans" de réclusion contre lui pour sa participation à une association de malfaiteurs terroriste (AMT): parce que dans ce quartier des Izards où "tout se sait", "il ne peut pas ne pas savoir" que Mohamed Merah est un salafiste radical.

Le jihadiste toulousain, passé sous les radars de l'antiterrorisme, a assassiné en mars 2012 trois militaires, un enseignant et trois enfants juifs, inaugurant une nouvelle vague d'attentats sur le sol français.

L'accusation, qui cherche à obtenir la condamnation d'Abdelkader Merah pour complicité des crimes de son frère, a appelé la cour à répondre par un "châtiment" implacable à "la terreur" désormais associée au nom de Merah.

"Vous ne rendez pas le jugement dernier", a réagi Me Edouard Martial, abasourdi par ce "châtiment de la déraison" requis alors qu'"il faut considérer les preuves".

Avec ses confrères Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, il a défendu "l'affirmation du droit comme élément essentiel d'une réponse à la terreur", un "poison" qui n'a pas sa place dans une cour d'assises ou alors il deviendrait "le terreau des futurs assassins".

Me Martin a repris les faits un à un, dressant le portrait d'un gamin des cités rusé, tombé tôt dans les petits trafics, que la religion n'intéresse pas et qui "fait le ramadan quand ça lui chante". Avec Mohamed Merah, "il ne parle que d'argent".

Alors se pose la question de "l'intention": pouvait-il savoir, en fournissant une arme, qu'elle servirait à tuer des enfants et pas à un braquage?

"Il y en a marre des formules qui ne veulent rien dire: +Il ne pouvait pas ne pas savoir+ alors que la règle, c'est de démontrer en quoi il aurait pu savoir", a tancé Me Franck.

Car sans "conscience de la dimension terroriste", il n'y a "pas d'association de malfaiteurs terroriste", a-t-elle relevé.

"Regardez-le ce petit bonhomme des Izards. Reprochez-lui sa vie, mais pas d'avoir su, pas d'avoir voulu, ou d'être de près ou de loin proche du terrorisme", a-t-elle conclu.

La défense d'Abdelkader Merah plaide dans l'après-midi.

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