Procès Séréna : la famille fait bloc autour de la "bonne mère"

Auteur:
 
Par AFP - Tulle
Publié le 14 novembre 2018 - 15:55
Image
Rosa Maria Da Cruz, mère de Serena, dite "le bébé dans le coffre", a son procès à Tulle le 12 novembre 2018
Crédits
© GEORGES GOBET / AFP
La Cour d'assises de la Corrèze a entendu mercredi le "clan" familial faire bloc autour de Rosa, la "bonne mère" de trois enfants.
© GEORGES GOBET / AFP

La Cour d'assises de la Corrèze a entendu mercredi le "clan" familial faire bloc autour de Rosa, la "bonne mère" de trois enfants, jugée pour dissimulation et maltraitance pendant près de deux ans du quatrième, Séréna, dont les proches de l'accusée ont peu parlé.

Mardi soir, puis de nouveau mercredi, troisième jour du procès à Tulle, la cour a reçu les témoignages de la soeur, de nièces et de proches de l'accusée, émues, voire en larmes, dire et redire à quel point elles n'avaient rien vu de la grossesse, ni du 4e enfant de Rosa, une mère "aimante".

"Je l'ai appris comme tout le monde, ce vendredi-là", le 25 octobre 2013, jour de la découverte de Séréna, a déclaré mercredi Elodie, nièce "très proche". "On s'est tous posé les mêmes questions" après, a-t-elle ajouté, louant en Rosa "une bonne mère, à sa façon d'éduquer ses trois enfants", aujourd'hui âgés de 9, 14 et 15 ans.

"Le fait de savoir que ma tante est là (aux assises), ce qu'elle risque (20 ans de réclusion), je pense à tous les petits, aux cousins", a-t-elle ajouté. Avant de préciser : "Quand je parle des petits, je parle aussi de Séréna. Même si je ne l'ai jamais vue, je la connais pas, je la considère de la famille".

"Mère aimante", "quelqu'un de très bien", "très proche de ses enfants", les mêmes mots se sont répétés à la barre, bien plus fréquents et spontanés que les références à Séréna, ou à des discussions sur Séréna en famille depuis les faits. Un comportement qui a amené le président Gilles Fonrouge à se demander si le sujet n'était pas un tabou dans la famille, d'origine portugaise, décrite par tous comme unie.

La soeur de Rosa, mardi soir, avouera ignorer le degré de handicap de Séréna, un déficit fonctionnel à 80% et un syndrome autistique irréversible.

"Il y a une solidarité qui s'exprime (...) mais on en oublie la dimension infantile", a relevé le président. "Il y beaucoup d'empathie pour Mme Da Cruz, mais (...) on a l'impression qu'on occulte un peu ce qu'a pu vivre cette enfant" et le fait "qu'elle présente un handicap jugé irréversible par les experts".

"Y a-t-il quelqu'un en colère dans cette famille"? s'est émue Marie Grimaud, avocate de l'association L'innocence en danger, qui dira son sentiment, à entendre les témoignages, d'un "non-événement" à propos de Séréna, à la suite duquel les parents, qui ont récupéré leur trois aînés, ont repris une vie normale.

En colère, "on l'a tous été le jour des faits", a assuré Elodie. "On n'oublie pas, on peut pas oublier, on vit avec" mais sans en parler "directement" avec Rosa. "Intérieurement je pense qu'elle souffre. Elle a conscience aujourd'hui de ce qu'elle a fait".

Souhaitez-vous voir votre tante sanctionnée, demandera l'avocate de la défense? "Non, pour les enfants", soufflera la nièce.

Rosa Maria da Cruz, 50 ans, encourt 20 ans de réclusion pour violences suivies de mutilation ou infirmité permanente sur mineur de 15 ans par ascendant. Séréna, aujourd'hui en famille d'accueil, avait été découverte en 2013 dans un coffre de la voiture de l'accusée, où elle a passé une partie de ses 23 premiers mois.

Le procès, qui doit se pencher ensuite sur la personnalité de l'accusée, se poursuit jusqu'à vendredi.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.