Procès Tron : la mairie de Draveil, "c'est Dallas" selon une ex-employée

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Par AFP - Bobigny
Publié le 29 octobre 2018 - 16:13
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Georges Tron, le 23 octobre 2018, à son arrivée à la cour d'assises de Seine-Saint-Denis où il répond de viols
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© Thomas SAMSON / AFP/Archives
Le procès de Georges Tron a commencé la semaine dernière devant les assises de Seine-Saint-Denis.
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"La mairie de Draveil, c'est Dallas": Une ancienne employée municipale et soutien de l'ancien secrétaire d'Etat Georges Tron a affirmé lundi aux assises à Bobigny avoir été "placardisée" après avoir pris ses distances avec la "nébuleuse glauque" de la mairie de Draveil (Essonne).

Le procès de Georges Tron a commencé la semaine dernière devant les assises de Seine-Saint-Denis. Accusé de viols et agressions sexuelles en réunion, il est jugé au côté de son ex-adjointe à la Culture Brigitte Gruel, 61 ans comme lui.

Virginie Ettel et Eva Loubrieu, 41 et 44 ans, accusent l'élu, maire de Draveil depuis 1995, d'avoir commencé à pratiquer sur elles de la réflexologie plantaire - sa passion revendiquée - et fini par leur imposer des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010, avec ou sans Brigitte Gruel.

L'affaire avait éclaté fin mai 2011, dix jours après la retentissante arrestation à New York de l'ex-patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol par une femme de chambre. Georges Tron avait démissionné le 29 mai de son poste de secrétaire d'Etat à la Fonction publique.

A l'époque, la militante UMP de 24 ans est embauchée depuis un mois au cabinet du maire et participe à la contre-attaque avec ferveur. Elle rédige - avec d'autres employés - des attestations contre les plaignantes, fait passer des messages dans les médias, organise une contre-manifestation à la "pied pride" des opposants au maire...

"J'ai participé activement" à cette campagne, en disant que les plaignantes étaient "des moins-que-rien, en relayant la thèse du complot", résume-t-elle.

Depuis le début, Georges Tron clame son innocence, se disant visé par l'extrême droite locale incarnée par les jumeaux Jacques et Philippe Olivier - ce dernier étant le beau-frère de la présidente du Rassemblement national (ex-FN) Marine Le Pen.

La jeune femme dit avoir finalement "ouvert les yeux" sur le climat "bizarre" et sur la "nébuleuse glauque" en cour autour du maire.

La directrice de la communication, affirme-t-elle, l'avait prévenue: "La mairie de Draveil, c'est Dallas", référence au feuilleton américain des années 70 et 80 connu pour ses rebondissements amoureux et ses coups tordus.

Sylvie Doncarli, l'adjointe à l'Urbanisme, lui est présentée comme la "maîtresse en chef", et l'adjointe à la Culture Brigitte Gruel comme "la Pompadour", du nom de la favorite de Louis XV.

A partir du moment où elle prend ses distances et accable le député-maire devant les enquêteurs, elle dit avoir été "placardisée" avant le non renouvellement de son contrat en 2012.

Aujourd'hui cadre dans une société de sécurité privée, elle explique s'être retrouvée seule, sans soutien, alors qu'elle était enceinte. Et assume s'être alors rapprochée des frères Olivier.

Elle a ainsi participé à un dîner chez Jacques Olivier fin 2011, en présence de Virginie Ettel et Lucile Mignon.

Cette dernière, ex-collaboratrice du député-maire, a aussi défendu Georges Tron avant de dénoncer son "système". A l'audience jeudi, elle a même affirmé pour la première fois avoir subi trois agressions sexuelles. La défense avait tourné en dérision son "scoop d'audience".

"Pour moi, ça aurait été beaucoup plus simple de rester auprès de M. Tron, a insisté l'ancienne militante UMP. Je travaillerais près de chez moi, j'aurais une place en crèche."

Le procès doit durer jusqu'à la mi-novembre.

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