Rébellion au salon de l'Agriculture : le "gilet jaune" Eric Drouet relaxé
Eric Drouet, figure du mouvement des "gilets jaunes", a été relaxé vendredi par le tribunal correctionnel de Paris des faits de rébellion dont il était accusé lors du salon de l'Agriculture, le 22 février 2020.
Il lui était reproché d'avoir résisté à son interpellation, alors qu'il se trouvait à proximité d'Emmanuel Macron, venu lui aussi visiter le salon.
Alors que les policiers étaient venus procéder à un contrôle d'identité et une palpation, le chauffeur-routier avait opposé une résistance passive, "gesticulant" et "refusant de se laisser contrôler" sans pour autant leur porter de coups, ont-ils témoigné.
Eric Drouet avait ensuite été extrait du salon et placé en garde à vue.
Le prévenu a nié s'être opposé au contrôle d'identité, assurant avoir simplement voulu "rester sur place".
"On veut juste m'écarter du chemin du président de la République, ça m'arrive tout le temps depuis deux ans" a-t-il ajouté.
"C'est un cas d'école", "c'est quelqu'un qui ne plaît pas, on va l'écarter", a déclaré son avocat Me Khéops Lara, qui avait plaidé la nullité du contrôle de son client et demandé sa relaxe.
Le parquet de Paris avait de son côté requis une peine de 50 jours-amende à 10 euros, considérant que M. Drouet avait fait des gestes témoignant d'une "opposition" lors de son arrestation.
Après avoir visionné une vidéo amateur de l'interpellation, le tribunal a relaxé Eric Drouet, expliquant qu'"aucun élément ne permettait de caractériser une quelconque violence" de sa part, tout en rejetant l'exception de nullité plaidée par Me Lara.
A l'issue de l'audience, l'avocat s'est félicité d'un "résultat logique". "On met en garde à vue quelqu'un parce qu'on ne veut pas qu'il pose une question au président ?".
Deux policiers s'étaient portés partie civile. L'un des deux a dit regretter une décision "qui donne du pouvoir aux gens qui n'ont pas envie d'être interpellés".
Dans une autre affaire, Eric Drouet a été relaxé en appel le 11 septembre pour l'"organisation" de deux manifestations "sans déclaration préalable", fin 2018-début 2019, et pour avoir participé à l'une d'elles avec un bâton dans son sac.
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