Réforme du lycée : les dés sont jetés pour les élèves de Seconde

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Par Isabelle TOURNÉ - Paris (AFP)
Publié le 14 juin 2019 - 09:52
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Entrée du lycée Charlemagne à Paris en 2016. Les élèves de Seconde, qui seront les premiers à connaître la réforme du bac, viennent de finaliser leurs choix de spécialités pour la classe de Première
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© FRANCOIS GUILLOT / AFP/Archives
Entrée du lycée Charlemagne à Paris en 2016. Les élèves de Seconde, qui seront les premiers à connaître la réforme du bac, viennent de finaliser leurs choix de spécialités pour la
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Les élèves de Seconde, qui seront les premiers à connaître la réforme du bac, viennent de finaliser leurs choix de spécialités pour la classe de Première: un exercice inédit, mais les chefs d'établissement ne s'attendent pas à un "bouleversement" dès l'an prochain.

Les conseils de classe du dernier trimestre, qui doivent se prononcer sur les vœux de ces lycéens, se terminent cette semaine dans tous les établissements du secondaire.

Cette année, les élèves ne font pas le choix d'une filière (Littéraire, Economique et Social, Scientifique) pour la Première, mais de trois spécialités, qui seront ramenées à deux en classe de Terminale, en vertu de la réforme du lycée mise en place à la rentrée prochaine.

Cette réforme a notamment pour but de mettre fin à la prédominance de la série scientifique, considérée comme la voie royale, et de créer des parcours choisis par les lycéens en fonction de leurs goûts et leurs ambitions.

Les choix définitifs des Secondes ne devraient pas être connus avant juillet.

"On ne s'attend pas à un bouleversement total du paysage dès l'an prochain", indique d'ores et déjà Philippe Vincent, le secrétaire général du SNPDEN, principal syndicat des chefs d'établissement.

Selon les premiers retours, "la triplette" "maths-physique-chimie-SVT" (reproduisant la série S, qui regroupe actuellement 52% des effectifs de la voie générale), arriverait en tête des demandes. "Un certain nombre de familles ont préféré ne pas tout chambouler pour se rassurer", explique-t-il.

Certains lycées voient toutefois poindre un début de changement.

Si les maths restent largement plébiscités, "il y a des bons élèves qui ont décidé de faire sans l'an prochain", relève ainsi Florence Delannoy, proviseure dans un lycée du Nord. "Ils ont pu choisir d'associer de l'histoire-géo avec des sciences éco et de l'anglais. Certains se sont aussi fait plaisir en demandant par exemple la spécialité +arts plastiques+", note-t-elle.

- Casse-tête -

Les professeurs n'ont pas attendu le dernier conseil de classe pour déconseiller à certains élèves le choix des mathématiques, dont le niveau sera particulièrement exigeant en Première l'an prochain, indique aussi Mme Delannoy.

"On ne va pas retomber dans l'ornière des filières", se satisfait pour sa part Pascal Charpentier, proviseur du lycée du Parc à Lyon.

Cette année, ses élèves de Première S étaient répartis dans quatre classes. L'an prochain, les effectifs de la "triplette" "maths-physique-SVT" ne représenteront que l'équivalent de deux classes. "Avec de vrais scientifiques qui auront choisi ces spécialités", se félicite le proviseur.

"Il va falloir au moins deux ou trois ans pour qu'on prenne de la distance avec les anciennes séries", pense à l'inverse Bruno Bobkiewicz, du SNPDEN et proviseur au lycée Paul-Eluard de Saint Denis, où les vœux des élèves cette année ressemblent à ceux de l'an dernier.

Une solution pour casser véritablement les filières va consister à répartir les élèves dans des classes en mélangeant les profils.

Mais cette composition des classes et des emplois du temps pourrait virer au casse-tête, selon les chefs d'établissement.

"Va-t-on vraiment réussir à déstructurer les séries ? Tout dépendra des contraintes de chaque lycée: ses locaux, le nombre de professeurs par discipline, ou encore le nombre de combinaisons proposées", affirme Philippe Vincent.

Selon les établissements, le nombre de "triplettes" offertes va en effet varier entre une dizaine et une quarantaine, en fonction du nombre de spécialités proposées (entre 7 et 11).

"Il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte avec cette réforme. Avec 10 ou 12 spécialités, ça va être compliqué d'organiser les emplois du temps", redoute Florence Delannoy. "On a déjà prévenu qu'on aurait moins de souplesse qu'auparavant".

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