Remise en liberté de Vincenzo Vecchi : la Cour de cassation casse la décision, retour en appel

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Par AFP - Rennes
Publié le 19 décembre 2019 - 12:44
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L'ex-militant anarchiste et anticapitaliste italien Vincenzo Vecchi attendu par son comité de défense à sa sortie le 15 novembre 2019 de la prison de Vézin-le-Coquet, près de Rennes
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L'ex-militant anarchiste et anticapitaliste italien Vincenzo Vecchi attendu par son comité de défense à sa sortie le 15 novembre 2019 de la prison de Vézin-le-Coquet, près de Renne
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La Cour de cassation a cassé la décision de la cour d'appel de Rennes, qui avait remis en liberté mi-novembre l'ex-militant anarchiste et anticapitaliste italien Vincenzo Vecchi, réclamé par l'Italie, a-t-on appris jeudi auprès de la cour d'appel de Rennes.

"La décision de la chambre de l'instruction a été cassée mercredi par la Cour de cassation" et le dossier renvoyé "devant la cour d'appel d'Angers", a indiqué à l'AFP la cour d'appel de Rennes, précisant ne pas en connaître les motifs.

Vincenzo Vecchi, 46 ans, avait été arrêté le 8 août dans le Morbihan, où il travaillait dans la clandestinité comme peintre en bâtiment depuis de nombreuses années et où il bénéficie d'un fort soutien de la population.

En 2009, il avait été condamné à douze ans et demi de prison par la cour d'appel de Gênes "pour complicité de vol avec violence, incendie volontaire, complicité de dévastation et pillage, dommage volontaire et usage d'armes prohibées dans un lieu public" lors des manifestations anti-G8 à Gênes en 2001, selon le parquet général. Des chefs d'accusation en partie contestés par la défense.

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a condamné l'Italie à trois reprises pour les actions policières menées en marge du sommet de Gênes.

Dans sa décision du 15 novembre, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes avait constaté "l'irrégularité de la procédure d'exécution" en France du mandat d'arrêt européen émis par l’Italie pour la condamnation de Gênes, et ordonné la remise en liberté du militant italien.

Selon ses avocats, la cour avait jugé la procédure irrégulière car le procureur général français n'avait pas avisé la justice italienne de l'avocat italien choisi par Vecchi en cas de remise aux autorités italiennes.

La cour avait en revanche jugé "sans objet" un second mandat d'arrêt européen portant sur une condamnation à quatre ans de prison pour des faits commis lors d'une manifestation contre l'extrême droite à Milan en 2006, Vincenzo Vecchi ayant purgé sa peine.

"Cette décision est une étape et seulement une étape", a déclaré à l'AFP Me Catherine Glon, avocate de M. Vecchi, ajoutant : la "Cour de cassation n'a pas eu à examiner tous nos arguments de fond et nous sommes profondément convaincus de la solidité de ceux-ci".

Dans un communiqué, le comité de soutien de M. Vecchi, qui dénonce "la déloyauté de l'Italie dans ce dossier", estime que la Cour de Cassation n'a "pas retenu le droit et la nécessité de la +double défense+ qui implique qu'un avocat français soit en contact avec un avocat italien afin d'assurer pleinement la défense de M. Vecchi".

"C'est scandaleux dans la mesure où le travail fait à Rennes par la cour d'appel est extrêmement sérieux. On peut vraiment parler d'acharnement", a déclaré à l'AFP Laurence Petit, membre du comité.

M. Vecchi faisait partie des "dix de Gênes", dix militants condamnés, souvent à des peines très lourdes, pour les affrontements du G8. Membre de la sphère "anarcho-autonome milanaise", recherché depuis juillet 2012, M. Vecchi était le dernier des "Black blocs en cavale", selon la justice italienne.

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