Reprise de la grève à la SNCF vendredi, avec deux syndicats seulement

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Par Jeremy TALBOT - Paris (AFP)
Publié le 04 juillet 2018 - 11:00
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CGT et SUD appellent les cheminots à reprendre la grève les 6 et 7 juillet 2018
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© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP/Archives
CGT et SUD appellent les cheminots à reprendre la grève les 6 et 7 juillet 2018
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Baroud d'honneur ou nouvelle étape dans la contestation? CGT et SUD appellent les cheminots à reprendre la grève vendredi et samedi, au moment des premiers départs en vacances et alors que la réforme ferroviaire a déjà été promulguée.

La publication jeudi des prévisions de trafic à la SNCF donnera un premier aperçu du niveau de mobilisation.

Sauf surprise, il devrait être inférieur au 28 juin, dernier jour du conflit mené depuis début avril par les premier et troisième syndicats de la SNCF, au côté de l'Unsa et la CFDT. La très contestée réforme ferroviaire avait été publiée au Journal officiel le même jour.

Il y a "un vrai risque" à poursuivre la grève durant l'été, mais "le gouvernement ne fait pas de pause pendant les vacances", soutient auprès de l'AFP Bruno Poncet de SUD-Rail, dont le syndicat réclame "l'abrogation de la loi".

Côté CGT-Cheminots, le mot d'ordre est différent. Il s'agit désormais de "peser" sur les futures négociations sociales à la SNCF et au niveau de la branche ferroviaire. "Il n'est pas question d'abandonner le combat (...) car toute la loi n'est pas écrite, et nous devons peser sur les textes à venir", écrit le premier syndicat de la SNCF dans un édito en ligne.

La grève doit aussi servir à "stopper la spirale des baisses d'effectifs", "améliorer" les conditions de travail et "obtenir des augmentations générales des salaires", affirme la CGT, en élargissant le cercle de ses revendications.

Pas sûr, pour autant, que ces appels suffisent à remobiliser des cheminots frustrés par trois mois d'une grève en pointillés historique dans son unité, sa durée, mais conclue sans victoire probante.

- "Trains garantis" -

Le gouvernement n'a rien cédé sur les axes structurants de sa réforme: l'ouverture à la concurrence du transport des voyageurs (à partir de décembre 2019), la transformation de la SNCF en société anonyme et la suppression, à partir du 1er janvier 2020, de l'embauche au statut.

Il laisse désormais au patronat du rail (SNCF, UTP) le soin de rebâtir un nouveau socle social, commun à toute la profession. Le calendrier de négociations avec les syndicats n'est toutefois pas encore connu.

Dans l'immédiat, la direction de la SNCF est davantage soucieuse de limiter l'impact de la longue grève qui, selon de premières estimations, aurait coûté environ un demi-milliard d'euros.

Le groupe public, qui attend un million de voyageurs ce week-end, a promis de bâtir un plan de transport "sur mesure", avec des "trains garantis" sur les trajets les plus prisés.

L'objectif est de "privilégier (...) toutes les grandes destinations touristiques classiques et évidemment tout le Sud-Est et tout l'Ouest", a récemment indiqué la directrice générale de SNCF Voyages, Rachel Picard, prédisant notamment "100%" de TGV vers Marseille, Nice et Montpellier.

Pour les Intercités, la SNCF prévoit 60% des trains au global, et 70% vers la Normandie.

Les syndicats CGT et SUD poursuivront-ils la grève au-delà de début juillet?

"Ce sont les assemblées générales (de grévistes) qui vont décider" de la suite du mouvement, répond Bruno Poncet.

Son prolongement n'est pas exclu car la direction de la SNCF "fait tout pour mettre de l'huile sur le feu en ce moment", dit-il, en citant les suppressions d'emploi annoncées dans le fret, la remise en cause d'usages locaux dans certains établissements ou encore une "casse" de la politique du logement.

Les cheminots vont être "touchés dans leur quotidien et dans leur chair, ça peut aussi être un facteur de motivation supplémentaire", selon le représentant SUD-Rail.

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