Retraites : fin de garde à vue pour deux agents d'Enedis en Dordogne interpellés après une coupure sauvage

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Par AFP - Périgueux
Publié le 22 janvier 2020 - 14:02
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Un incendie d'origine criminelle a détruit dans la nuit de dimanche à lundi un hangar et 13 véhicules d'Enedis dans une commune voisine de Grenoble, un acte revendiqué à la mi-journée sur un site anar
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© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP/Archives
Deux syndicalistes agents d'Enedis ont été placés en garde à vue mercredi dans le cadre d'une enquête sur une coupure sauvage d'électricité, le 10 janvier en Dordogne
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Deux syndicalistes agents d'Enedis (ex-ERDF) en Dordogne ont été brièvement placés en garde à vue mercredi dans le cadre d'une enquête sur une coupure sauvage d'électricité, le 10 janvier dans une entreprise classée Seveso, pour protester contre la réforme des retraites, a-t-on appris par le parquet de Périgueux.

Les deux agents avaient été placés en garde à vue mercredi matin à la gendarmerie de Neuvic dans le cadre d'une enquête pour "mise en danger de la vie d'autrui". Ils ont été remis en liberté en début d'après-midi sans faire l'objet de poursuite à ce stade, a précisé le parquet, indiquant que "l'enquête se poursuit".

Le procureur de la République doit s'exprimer sur cette affaire lors d'une conférence de presse en fin de journée.

L'ouverture de l'enquête faisait suite à une plainte déposée par l'entreprise Neuvic Interspray (qui conditionne des cosmétiques, aérosols, laques), après une coupure sauvage d'électricité qui avait duré trois heures le vendredi 10 janvier, selon Enedis. Outre l'entreprise, Enedis avait aussi déposé plainte.

Les deux agents, membres de CGT-Energie, ont été interpellés pour l'un d'eux au moins à son domicile, a assuré à l'AFP Francis Dezile, secrétaire général de la CGT Energie-Dordogne. Selon lui, une soixantaine de personnes, syndicalistes CGT principalement mais FO aussi, se sont rassemblés en mi-journée mercredi devant la gendarmerie de Neuvic en soutien de leurs deux collègues.

Il a ajouté qu'une nouvelle coupure avait été effectuée ce mercredi matin dans la même entreprise "en solidarité" avec les deux interpellés.

"C'est une réponse répressive au lieu d'une réponse politique à des questions sur la réforme des retraites", a-t-il déclaré, en évoquant un "sacré changement de méthode". "On est mis au même niveau que des voyous, alors que nous sommes des salariés qui luttons contre cette réforme", a fustigé Francis Dezile.

"Il y a deux agents en garde à vue à Périgueux, il y en a eu deux à Orléans, trois à Bordeaux, il y a ceux de la RATP, etc. La conception de la négociation et de la discussion avec un mouvement de grève, c'est les gardes à vue. Je crois que ça, c'est jeter de l'huile sur le feu", a commenté Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT lors d'un déplacement à la centrale nucléaire de Gravelines (Nord).

Le directeur régional d'Enedis pour l'Aquitaine nord (incluant la Dordogne), Thierry Gibert, a indiqué à l'AFP ne pas vouloir présager de l'enquête, mais sera "très attentif" aux résultats de celle-ci, et se réserve d'"engager des procédures disciplinaires qui peuvent aller jusqu'au licenciement", pour ce qu'il a qualifié de "faits graves".

Enedis, a réaffirmé M. Gibert, "respecte bien sûr le droit de grève", mais condamne fermement des actes tels que des coupures sauvages, susceptibles de créer des situations de danger", et "portera plainte systématiquement". La direction régionale, qui couvre Gironde, Dordogne, Lot-et-Garonne, a ainsi déposé 34 plaintes depuis début décembre, a-t-il souligné.

Mardi lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le Premier ministre Edouard Philippe a demandé que ces types d'actes soient "sanctionnés".

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