Retraites : la zone industrialo-portuaire du Havre bloquée par des manifestants

Auteur:
 
Par AFP - Le Havre
Publié le 10 janvier 2020 - 12:23
Image
Les militants qui bloquent l'entrée de la zone industrialo-portuaire du Havre brûlent des pneus.
Crédits
© LOU BENOIST / AFP
Les militants qui bloquent l'entrée de la zone industrialo-portuaire du Havre brûlent des pneus.
© LOU BENOIST / AFP

La zone industrialo-portuaire du Havre, qui regroupe 1.200 entreprises, dont des sites classés Seveso, et compte 30.000 emplois, a été bloquée vendredi une grande partie de la journée par des manifestants opposés à la réforme des retraites.

Au pied du Pont de Normandie, les deux sorties ont été bloquées jusque dans l'après-midi par des plots et un talus de détritus, a constaté une journaliste de l'AFP.

Des dizaines de camions, dont certains en provenance d'Ukraine ou de République tchèque, sont restés à l'arrêt sur la quatre-voies qui mène au pont, tandis que des pneus brûlés laissaient s'échapper des fumées noires. "Le port est à nous", pouvait-on lire sur un muret.

De source policière, "plusieurs centaines" de manifestants étaient présents. Selon la CGT, le blocage est tenu par 3.000 à 4.000 manifestants. Un blocus similaire le 12 décembre avait mobilisé 5.000 à 6.000 manifestants, avait à l'époque dénombré ce même syndicat.

Selon la direction, l'activité du port a été bloquée par les manifestants: "Aucun bateau ne rentre, ni ne sort, ni aucune marchandise".

"Ça ne m'arrange pas, je devais charger du GPL sur la zone industrielle, mais je suis bloqué. Mais je soutiens les manifestants", a témoigné Pierre, un chauffeur routier rouennais de 53 ans, en ajoutant: "Normalement, je dois être à la retraite dans quatre ans. Là je sais plus combien je vais toucher, cette réforme est une escroquerie intellectuelle".

L'usine Renault de Sandouville, qui se situe dans cette zone industrielle et emploie 1.900 salariés, s'est arrêtée pour la journée. "L'équipe du matin n'a pas travaillé à cause du blocage et Renault a décidé de ne pas faire venir l'équipe de l'après-midi", selon un porte-parole à l'AFP.

La direction de CIM-CCMP, qui exploite le dépôt pétrolier du Havre, a indiqué que la mobilisation n'avait pas eu de conséquence sur son activité. "Il y a plein de ronds-points qui sont en effet bloqués. Nos gars ont réussi à rentrer ce matin, mais ils sont arrivés assez tôt", a précisé Olivier Peyrin, président de CCMP.

Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), le dépôt du Havre est "important" mais il n'y a "pas d'inquiétude particulière à avoir, du fait que les expéditions sont stoppées, puis reprennent ensuite".

Un site de Lubrizol France (additifs pour lubrifiants) a aussi été impacté. "Les blocages ont fait que la relève des équipe de quart n'a pas pu être faite. Nous avons arrêté nos installations", a expliqué à l'AFP Emmanuelle Maddocks, responsable de communication extérieure de Lubrizol France.

- "Des containers qui s'accumulent" -

Vers 17H00, tous les manifestants avaient quitté les barrages, a indiqué la préfecture de Seine-Maritime. Mais tous les axes n'avaient pas rouvert, comme au pied du Pont de Normandie, où la bretelle ne devait rouvrir que dans la soirée, en raison des dégâts sur la chaussée, a expliqué un gendarme sur place.

A Dunkerque, seul le port Est, secondaire, a été touché par la grève des agents du service du contrôle maritime, qui a ralenti le trafic, selon une correspondante de l'AFP. Le principal port industriel n'a, lui, pas été affecté par le mouvement, pas plus que le trafic transmanche.

"C'est une catastrophe pour tout l'écosystème maritime", a réagi Herbert de Saint-Simon, président du syndicat professionnel des transporteurs TLF Overseas. "A court terme, ce sont des gens qui ne peuvent pas travailler, des compagnies qui ne font plus escale dans nos ports, des containers qui s'accumulent sur les terminaux", a-t-il ajouté, évaluant le préjudice à "plusieurs dizaines de millions d'euros" au Havre et à Marseille, bloqué lui aussi.

Dans la cité phocéenne, le trafic des ferrys vers la Corse a été perturbé vendredi par les marins de La Méridionale, mobilisés contre la réforme des retraites et pour l'avenir de leur société dans un contexte de redistribution des cartes entre les compagnies. Le concurrent Corsica Linea a vu ses navires bloqués et a dû annuler quatre traversées vers l'île.

clc-bur-hdu-gvy/aag/bma

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.