Retraites : l'Assemblée inscrit "le niveau de vie digne" dans le texte

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Par AFP - Paris
Publié le 23 février 2020 - 13:53
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Assemblée nationale, ici le 17 décembre 2019
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP/Archives
L'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement le 17 décembre dernier.
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Dans un rare moment de concorde sur la réforme des retraites, l'Assemblée nationale a adopté dimanche un amendement gouvernemental inscrivant dans le texte un objectif de "niveau de vie digne" pour les retraités, après des propositions similaires émanant de plusieurs bords politiques.

Il s'agit d'inscrire symboliquement cet "objectif de garantie d'un niveau de vie satisfaisant et digne aux retraités" dans les principes généraux du système universel des retraites, objet de l'article 1 que les députés sont toujours en train d'examiner.

Le communiste Stéphane Peu avait plaidé pour l'inscription du terme "digne" dans ces objectifs, arguant que la dignité figurait dans la Déclaration universelle des droits de l'homme. L'amendement visait à remplacer ainsi le terme de "satisfaisant" avancé par le gouvernement, qu'il a qualifié de "concept gazeux".

Il a été soutenu notamment par l'Insoumis Eric Coquerel. Un amendement similaire avait été déposé par la marcheuse de l'aile gauche Martine Wonner.

L'UDI Thierry Benoît s'était prononcé pour l'adoption de l'amendement communiste, une "belle proposition".

Dans une "volonté de compromis et d'accélération de nos travaux", le secrétaire d'Etat Laurent Pietraszewski a proposé d'allier "satisfaisant" et "digne" dans la formulation de l'amendement gouvernemental.

Le communiste Pierre Dharréville a salué "la créativité du gouvernement", indiquant que les communistes, "pas jaloux", étaient prêts à voter la proposition gouvernementale. "Une retraite digne, ça a quand même une autre figure qu'une retraite simplement satisfaisante", s'est-il félicité.

Le ministre chargé des Relations avec le Parlement Marc Fesneau a salué "l'évolution du débat", loin du "concours de synonymes auquel on se livrait" samedi. Il a appelé à avancer dans le texte, pour "donner du sens aux mots".

"M. Fesneau, votre intervention, sauf à remettre de l'huile sur le feu ne me paraît pas judicieuse", a regretté le LR Thibault Bazin, demandant au ministre d'arrêter "de mettre en valeur l'obstruction".

En fin d'après-midi, les députés ont adopté deux autres amendements, présentés par les rapporteurs du texte (LREM et MoDem) au nom de la commission spéciale. Le premier, à valeur symbolique, souligne le caractère "solidaire" des cotisations et contributions retraites. Le second, soutenu par la gauche, insiste sur la prise en compte "des gains de productivité" dans le pilotage du système des retraites.

Des moments de tension ont par ailleurs émaillé l'après-midi. La majorité a encore reproché aux insoumis et aux communistes de "bloquer" l'Assemblée avec leurs milliers d'amendements, "une logorrhée antiparlementaire", selon le rapporteur Nicolas Turquois (MoDem).

"Vous voulez une opposition qui ne s'oppose pas ? (...) Buvez un bon coup, respirez un bon coup, ca ira mieux après", a réagi Jean-Luc Mélenchon (LFI), en critiquant la tentation "autoritaire", voire "totalitaire" des LREM, pendant que le communiste Fabien Roussel accusait la majorité de vouloir "raser l'Assemblée".

Dans toutes les têtes, après une semaine de piétinement, les spéculations sur un possible recours du gouvernement au 49-3, cet arme de la constitution qui permet de faire passer un texte sans vote à l'Assemblée.

Le Premier ministre Edouard Philippe dînait par ailleurs dimanche soir à l'Assemblée avec le groupe LREM pour évoquer ce difficile débat parlementaire.

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