Retraites : si Delevoye devient "un sujet de fragilité", il en tirera "les conséquences"

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Par AFP - Paris
Publié le 13 décembre 2019 - 11:20
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Le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, dans la tourmente depuis des révélations sur sa déclaration d'intérêts. Photo d'illustration, le 9 décembre à Paris
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© DOMINIQUE FAGET / AFP/Archives
Le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, dans la tourmente depuis des révélations sur sa déclaration d'intérêts. Photo d'illustration, le 9 décembre à Paris
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Le haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, dans la tourmente depuis des révélations sur sa déclaration d'intérêts, a assuré vendredi avoir "pensé" à démissionner tout en se disant prêt, s'il devenait "un sujet de fragilité", à en tirer "les conséquences", dans un entretien à Libération.

"Ce n'est pas à moi de juger, mais si j'estimais à un moment que je suis devenu un sujet de fragilité, j'en tirerais les conséquences car (...) le projet est plus important que la personne", a déclaré le haut-commissaire, interrogé sur les rémunérations polémiques perçues au titre de ses activités au sein du groupe de formation IGS malgré son entrée au gouvernement en septembre.

"Si j'ai touché une rémunération, c'est pour un travail concret dont je suis fier", a fait valoir M. Delevoye, qui a démissionné mardi de ses fonctions liées au groupe IGS, notamment celle de président du think thank Parallaxe qui, selon sa déclaration d'intérêts publiée sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), lui valait une rémunération mensuelle de 5.368,38 euros net.

"Je l'ai conservée quand j'ai été nommé haut-commissaire donc haut fonctionnaire, puis quand je suis devenu membre du gouvernement, ce qui, je l'ai appris depuis, n'était pas autorisé", a expliqué M. Delevoye. "Je reconnais sans problème cette erreur et j'ai remboursé les sommes", a-t-il ajouté.

"Perte de crédit"

"Je mesure tout à fait la perte de crédit, qui d'ailleurs est douloureuse à vivre", a insisté le haut-commissaire, assurant avoir "pensé" à démissionner pour ne pas être "une source de fragilisation de la réforme".

Mais "il y a des amalgames curieux, lorsqu'on essaie de me faire passer pour un défenseur des assureurs", a toutefois estimé M. Delevoye, accusé de conflit d'intérêt avec le milieu des assurances pour avoir été administrateur bénévole d'un institut de formation du secteur, l'Ifpass (Institut de formation de la profession de l'assurance). Un poste occupé depuis 2016 mais qu'il n'avait pas déclaré, comme l'a révélé Le Parisien lundi en plein conflit social sur la réforme des retraites.

Le haut-commissaire avait alors plaidé "une erreur" et "une omission par oubli" avant de démissionner de cette première activité lundi, espérant ainsi "clore toute polémique" mais sans convaincre les partis d'opposition.

Concernant la présidence de Parallaxe qui? elle, avait bien été déclarée, il a perçu plus de 16.000 euros sur les trois derniers mois, alors que la Constitution interdit "toute activité professionnelle" aux membres du gouvernement.

Selon son entourage, M. Delevoye a remboursé mercredi ce qu'il avait perçu depuis son entrée au gouvernement, en septembre, et "s'apprête à le faire" également pour les montants perçus depuis sa nomination au poste de haut-commissaire le 14 septembre 2017.

Au total, M. Delevoye s'est donc engagé à rembourser au moins 123.000 euros, selon le calcul de l'AFP.

Mercredi, la HATVP, qui scrute patrimoine et activités des membres du gouvernement, avait indiqué à l'AFP poursuivre ses contrôles sur le cas du haut-commissaire. La veille, l'association Anticor avait demandé à cette instance de saisir la justice concernant l'omission par M. Delevoye de ses liens avec le milieu des assurances dans sa déclaration d'intérêts.

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