Risque maximum d'incendie dans le Sud-Est : les vacanciers interdits de Calanques

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Par Fanny LATTACH - Cassis (France) (AFP)
Publié le 14 août 2019 - 15:14
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Un panneau interdit en raison des risques d'incendie l'accès du parc national des Calanques, près de Marseille, le 13 août 2019.
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© GERARD JULIEN / AFP
Un panneau interdit en raison des risques d'incendie l'accès du parc national des Calanques, près de Marseille, le 13 août 2019.
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Risque d'incendie à son paroxysme, rando interdites: dans le Sud-Est, les autorités tentent de faire respecter les consignes de sécurité, une gageure dans des espaces naturels comme le parc national des Calanques, près de Marseille.

"Bonjour, le parc est fermé aujourd'hui", annonce Morine Lasnier, éco-garde postée à l'entrée de la calanque de Port-Miou, point d'entrée prisé des touristes venus de Cassis pour se baigner dans les eaux turquoises du parc national.

"On est en journée rouge donc le massif est fermé, tout le massif des calanques", explique cette saisonnière, qui répète ce message chaque jour à environ 800 personnes, invitées à faire demi-tour. "Comment c'est perçu ? Ça dépend des personnes et de leur patience...", sourit-elle.

"On n'avait pas pris en compte ce risque-là donc on se retrouve un peu bloqués", reconnait Thibault, un jeune parisien, qui va se rabattre, avec sa conjointe, sur une plage. "S'il fallait être pris entre les flammes et savoir où se réfugier on serait bien à la peine... Donc, il n'y a pas de souci", accepte Nicolas, en short de bain, arrivé de Bretagne avec ses trois garçons.

A l'orée du chemin qui traverse la garrigue, de grands panneaux sont formels: interdiction de randonner, se baigner, fumer ou encore d'allumer un feu. Le risque d'incendie, comme dans tous les massifs des Bouches-du-Rhône, et une grande partie du Var, est ces jours-ci à son apogée, Une application mobile "Mes Calanques" permet aussi de s'informer.

Mais les éco-gardes n'ont pas de pouvoir contraignant: ils n'ont que le dialogue pour prévenir les touristes, voire raisonner les plus récalcitrants. "Aujourd'hui, il n'y a pas eu de forcing... J'en ai traqué deux et j'ai fait toutes la liste d'arguments jusqu'à temps que ça paie", se félicite Maud, une autre saisonnière.

- "J'ai vu le truc..." -

Le dispositif de sensibilisation aux risques est également composé d'une patrouille de l'Office national des forêts et d'une patrouille d'agents du parc, qui eux, peuvent dresser des amendes forfaitaires de 135 euros, voire 1.500 euros en cas d'emploi du feu.

"L'objectif premier" est de protéger promeneurs et baigneurs, "pour qu'ils ne se trouvent pas dans ce massif si jamais il y a un incendie et qu'il n'y ait pas des efforts considérables à produire pour les services de secours pour aller les évacuer", souligne Mathieu Benquet, chargé de mission "police et risques" au parc national.

"Dans les Bouches-du-Rhône, plus de 60% des feux sont accidentels, par négligence, par imprudence. Les gens se disent +ça pourra pas être moi, ça ne pourra pas arriver+ car ils pensent que celui qui a mis le feu, c'est un fada", déplore-t-il.

A la calanque voisine de Port-Pin, cet agent assermenté va à la rencontre des baigneurs pour leur demander de quitter les lieux. "On ne savait pas du tout qu'il y avait cette problématique d'incendie donc on va repartir maintenant qu'on est au courant", confie Victor, un plaisancier arrivé par la mer, en train de remballer palme, masque et serviettes de plage.

Sur les chemins, bordés par une végétation asséchée, la patrouille du parc repère tour à tour des randonneurs étrangers, un cycliste, une voiture. "J'ai vu le truc... j'avais pas compris", tente de justifier un promeneur, son chien dans les bras.

Mais au final, il s'avère impossible de quadriller en permanence l'ensemble de ce milieu naturel ouvert, qui s'étend sur plus de 11.000 hectares, sans compter l'aire maritime. "On ne porte pas la responsabilité de garantir que le massif est vide", précise M. Benquet. Entre Marseille et Cassis, la garrigue porte encore les stigmates du dernier gros incendie survenu en 2016, d'origine volontaire, qui avait ravagé quelque 300 hectares.

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