Salmonellose : la filière laitière française demande à être rassurée

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Par Emmanuelle TRECOLLE - Paris (AFP)
Publié le 16 janvier 2018 - 13:13
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Soins donnés à une vache laitière Prim'Holstein, à l'occasion du salon de l'élevage Space, à Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes, le 12 septembre 2017
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© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives
Soins donnés à une vache laitière Prim'Holstein, à l'occasion du salon de l'élevage Space, à Saint-Jacques-de-la-Lande près de Rennes, le 12 septembre 2017
© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP/Archives

Le président de Lactalis a assuré aux éleveurs qui travaillent pour l'entreprise que la crise de la salmonellose n'aurait pas de conséquences pour eux, alors que l'ensemble de la filière laitière est reçue mardi après-midi par le ministre de l'Agriculture.

Nous avons eu "l'engagement qu'il n'y aura pas de répercussions sur le prix du lait aux producteurs", Emmanuel Besnier "l'a assuré", a déclaré à l'AFP la présidente de la FNSEA Christiane Lambert à la suite d'une rencontre lundi entre la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs, et le président du géant des produits laitiers.

Durant l'été 2016, un bras de fer avait opposé ces producteurs et le groupe pour réussir à faire remonter les prix d'achats pratiqués par Lactalis qu'ils jugeaient trop bas.

"Ce n'est pas un problème dans l'élevage ou la livraison de lait, c'est un accident industriel dans l'entreprise. Nous avons eu la confirmation que la responsabilité des producteurs est complètement écartée", ils n'auront donc "pas à subir les dommages collatéraux" de cette crise, a ajouté Mme Lambert.

Trente-sept bébés ont été atteints de salmonellose en France - dont 18 avaient été hospitalisés - après avoir consommé un lait ou un produit d'alimentation infantile Lactalis infecté, selon un bilan au 11 janvier.

Le groupe Lactalis a maintenu la collecte de lait chez les éleveurs livrant habituellement l'usine de Craon (Mayenne) aujourd'hui fermée. Mais, face à l'ampleur et à la durée du problème, les syndicats se sont faits l'écho de la crainte des producteurs de voir celle-ci s'arrêter.

"Nous avons obtenu l'engagement que le maintien de la collecte durerait quelle que soit la longueur de la crise, avant la remise en route du site, le lait allant vers d'autres transformations", a déclaré Mme Lambert.

- l'image des produits français -

Les syndicats ont également eu la confirmation que "l'expertise et le nettoyage" de l'usine étaient en cours et que le groupe Lactalis avait des "projets de travaux de modernisation et rationalisation" pour que l'usine de Craon "reparte en transformation", a-t-elle assuré.

"Le modèle laitier à la française avec des fermes familiales (60 vaches en moyenne), ancrées sur tout le territoire, en phase avec les attentes sociétales, est celui qui a permis à Lactalis de bâtir le premier groupe mondial laitier et d'asseoir sa réputation. Cette crise risque d'entacher la bonne image des produits alimentaires français et d'entamer le capital confiance de l'entreprise", a par ailleurs déclaré le syndicat dans un communiqué diffusé mardi.

Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Stéphane Travert, a annoncé qu'il devait réunir l'ensemble des acteurs de la filière lait, mardi en fin d'après-midi, pour faire le point sur cette crise et ses conséquences sur le secteur.

Car cette nouvelle crise touchant le lait maternisé pourrait avoir des conséquences sur les marchés à l'export, comme la Chine déjà échaudée il y a quelques années par des scandales sanitaires touchant le lait maternisé produit en Chine et qui s'était donc tournée vers la France pour ce produit sensible.

Le secteur laitier français, à peine sorti de deux ans de crise, avait repris confiance en l'avenir et la collecte de lait a même été relancée en fin d'année 2017.

Selon Agreste, le service statistique du ministère de l'Agriculture, en novembre 2017, la collecte de lait de vache a progressé de 5,4% par rapport à l'année précédente pour le quatrième mois consécutif, tandis que le prix du lait standard s'établissait en moyenne à 345 euros les 1.000 litres, en hausse de 43 euros sur un an.

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