Selon Valls, "la lutte des classes disparaît au profit de la guerre entre +races+"

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Par AFP - Paris
Publié le 17 juin 2020 - 08:00
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Manuel Valls le 30 septembre 2019 à Paris
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© ERIC FEFERBERG / AFP/Archives
L'ancien Premier ministre Manuel Valls à Paris le 30 septembre 2019 pour les funérailles de Jacques Chirac
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"La lutte des classes disparaît au profit de la guerre entre +races+", estime l'ancien premier ministre PS Manuel Valls dans un entretien à Valeurs actuelles à paraître jeudi, dans lequel il dénonce aussi l'émergence d'une "logique de la victimisation".

"La mort d'Adama Traoré est un drame", qui est "instrumentalisé par (sa) soeur, Assa, et le collectif de soutien", affirme M. Valls, après les manifestations des 2 et 13 juin. "J’établis évidemment une distinction entre les organisateurs de (ces) manifestations et ceux qui s’y rendent en toute bonne foi, qui sont indignés par le racisme et veulent le dénoncer. C’est un mouvement planétaire qui est plutôt sain", ajoute-t-il.

Mais "les comparaisons avec le meurtre raciste et ignoble de George Floyd (aux Etats-Unis) sont inacceptables car elles servent à accuser la France d’être raciste, à démontrer un supposé racisme d’Etat". "La police, comme la gendarmerie, est profondément républicaine", soutient l'ancien ministre de l'Intérieur.

Selon lui, "cette logique de la victimisation est renforcée grâce aux liens entre le mouvement indigéniste et une partie de la gauche: le NPA, des écologistes, une frange de La France insoumise, du PC, voire une minorité du Parti socialiste".

Pour Manuel Valls, "la lutte des classes disparaît au profit de l'affrontement, de la guerre entre +races+. Cette guerre est terrible, car elle essentialise en fonction de la couleur de peau. Elle s’agrège mais elle est aussi en concurrence avec l’islam politique. C’est un cocktail explosif".

"Je ne partage pas tout à fait cette analyse. Ces propos lui appartiennent et je ne les commenterai pas plus avant", a réagi à l'issue du conseil des ministres la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, qui a relancé ce week-end le débat sur les statistiques ethniques.

Interrogé sur RTL, le premier secrétaire du PS Olivier Faure s'est, lui, dit "consterné par cette phrase" de l'ancien chef du gouvernement. "Comment peut-on dire cela?", s'est offusqué M. Faure pour qui la "question sociale est aujourd'hui centrale et on ne peut pas dire qu'elle a été remplacée par une guerre des races".

"Je ne connais qu'une seule race, c'est la race humaine", et "c'est une thèse qui est habituellement portée par l'extrême droite donc je ne vois pas très bien où il veut en venir", a encore critiqué le député de Seine-et-Marne.

Manuel Valls estime également que "l'idée de l’existence d’un privilège blanc est absurde et dangereuse. Il n’est pas question de nier qu’il est plus facile d’être blanc que noir dans certains pays ou quartiers. La faute à qui ? Au racisme, aux discriminations, aux inégalités… C’est une question d’égalité et de droits, pas de privilège".

"Notre seule réponse, c’est la République. Pas une addition de communautés", affirme-t-il également.

Interrogé sur une entrée éventuelle au gouvernement, M. Valls, aujourd'hui conseiller municipal de Barcelone, répond: "Je ne demande rien. Je reste attentif à ce qui se passe en France".

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