SNCF : le trafic encore perturbé samedi, les syndicats veulent "des négociations approfondies"

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Par Elisabeth ROLLAND - Paris (France) (AFP)
Publié le 12 avril 2018 - 14:51
Mis à jour le 13 avril 2018 - 21:16
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Des TGV Gare de Lyon à Paris le 4 avril 2018
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© CHRISTOPHE SIMON / AFP/Archives
Le troisième épisode de grève depuis début avril destiné à peser sur la réforme ferroviaire en cours d'examen à l'Assemblée nationale, démarre jeudi à 20H00
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Le trafic SNCF restera perturbé samedi, mais comme vendredi dans une moindre mesure pour le troisième épisode de la grève en pointillé des cheminots, les syndicats continuant de demander l'ouverture de "négociations approfondies" face à un exécutif inflexible.

Samedi, au deuxième jour de cette troisième séquence de grève, le trafic sera perturbé sur les lignes intérieures: un TGV et un TER sur trois, deux Transilien sur cinq et un train Intercités sur cinq, a annoncé la SNCF, alors que débutent les vacances scolaires de la zone C. Côté international, il y aura 4 Eurostar sur 5, mais le trafic des Thalys sera "quasi normal".

L'intersyndicale CGT-Unsa-SUD-CFDT a demandé vendredi dans un communiqué "l'arrêt du processus législatif en cours" pour réformer la SNCF et "l'ouverture de négociations approfondies", appelant les cheminots à "amplifier" la mobilisation.

De l'entretien du président Macron, qui a dit jeudi vouloir "aller au bout" de la réforme, "on n'attendait rien et on n'a rien eu", a résumé Bruno Poncet, secrétaire fédéral de SUD-Rail, en marge d'une manifestation rassemblant plusieurs centaines de personnes - cheminots, étudiants, postiers et personnels de santé - vendredi à Paris.

Cheminots en tête, brandissant des drapeaux SUD-Rail et CGT-Cheminots, les manifestants ont défilé sans incident du métro Tolbiac jusqu'à la gare d'Austerlitz. "La vraie démocratie, elle est ici", "Tous ensemble, grève générale", criaient les manifestants.

Depuis 20 ans à la SNCF, un conducteur de train de voyageurs de la gare Saint-Lazare, à Paris, disait être en grève "tous les jours" depuis le début du mouvement, en suivant l'appel à la grève illimitée de SUD-Rail. Il puise "dans (s)es économies" pour pallier la perte de salaire: "Et je ne suis pas le seul" à faire grève non-stop pour défendre le service public, a-t-il assuré à l'AFP.

Plusieurs caisses de grève ont été ouvertes pour soutenir les cheminots, dont une, lancée par une trentaine d'intellectuels a recueilli plus de 730.000 euros.

Le taux de grévistes s'établissait dans la matinée à 22,5%, selon la SNCF. Ce taux atteignait 38% pour les personnels indispensables à la circulation des trains, avec 66% des conducteurs, 60% des contrôleurs et 29% des aiguilleurs grévistes. Des chiffres tous en baisse.

Ce troisième épisode de grève lancée début avril par le trio CGT-Unsa-CFDT s'achèvera dimanche matin.

- "Se réorganiser" -

Le président Macron avait qualifié jeudi d'"indispensable" la réforme de la SNCF, qui "doit se réorganiser".

Le statut des cheminots sera conservé pour ceux qui "sont rentrés avec" à la SNCF, et même pour ceux qui seront transférés dans une autre entreprise après l'ouverture à la concurrence, avait-il affirmé. Donc, "on leur dit juste d'accepter" la suppression du statut pour "les nouveaux" embauchés, dont les contrats seront basés sur "la convention" collective du transport ferroviaire, encore à définir.

A ce sujet, Roger Dillenseger, de l'Unsa ferroviaire (2e syndicat à la SNCF), a réclamé vendredi un "accord de méthode qui définira où et quand on va négocier".

Dire que "seuls les nouveaux entrants" seront "impactés" par la suppression du statut "est faux", avait rétorqué jeudi SUD-Rail (3e syndicat) car Élisabeth Borne, la ministre des Transports, et Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, "ont tous deux confirmé la future abrogation du décret fixant le statut".

Le chef de l'État avait par ailleurs indiqué que la dette de la SNCF (quelque 50 milliards d'euros) serait reprise en partie "dès le début", puis le reste "progressivement", en fonction de l'avancée des réformes.

Le délégué général de LREM, Christophe Castaner, a refusé vendredi de chiffrer cette part de dette reprise par l'État, soulignant que l'Etat s'était engagé sur un "principe".

Pour la CGT Cheminots (1er syndicat), le président Macron "ne maîtrise vraisemblablement pas le dossier de la réforme". La CFDT Cheminots (4e) est elle "encore plus déterminée", même si Mme Borne a retenu "certaines de ses propositions".

Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a tout de même salué de "premières avancées" avec la prise en compte à l'Assemblée d'amendements portés par la CFDT cheminots. Mais, s'"il y a eu des points actés dans la loi", a reconnu M. Dillenseger, "on est très très loin du compte".

Le projet de loi de réforme ferroviaire fera l'objet d'un vote solennel mardi à l'Assemblée nationale.

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