Strasbourg : un homme condamné en appel à 20 ans de réclusion pour le meurtre de sa femme

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Par AFP - Strasbourg
Publié le 29 juin 2018 - 16:07
Mis à jour le 30 juin 2018 - 01:16
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Eric Mosser, un chauffagiste de 49 ans, a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle vendredi par la cour d'assises d'appel du Bas-Rhin, pour le meurtre de sa femme, dont le corps avait été retrouvé lardé de huit coups de couteau en 2013.

Après cinq heures de délibération, les jurés ont suivi les réquisitions du parquet, avec une peine conforme au jugement rendu en première instance en 2017 par la cour d'assises du Haut-Rhin à Colmar.

L'avocat de l'accusé, Me Eric Dupond-Moretti, dénonçant un "dossier à charge" et sans preuve, avait demandé la relaxe.

Incarcéré depuis 2014, Eric Mosser a toujours clamé son innocence et affirmé qu'Isabelle Mosser, 41 ans, avait été tuée lors d'un cambriolage qui avait mal tourné à leur domicile d'Illfurth (Haut-Rhin).

"J'ai la certitude qu'Eric Mosser est le meurtrier", a déclaré le représentant du ministère public lors de ses réquisitions.

Le jour des faits, le 12 septembre 2013, le condamné avait lui-même alerté les gendarmes qui, sur place, l'avaient trouvé "abasourdi et choqué", selon un enquêteur venu témoigner lors de son premier procès.

Les forces de l'ordre avaient constaté que le domicile du couple avait été fouillé, sans trouver de trace d'effraction. L'instruction avait mis en lumière une probable "mise en scène", étant donné les nombreux objets de valeurs laissés sur place.

Des pistes multiples avancées par l'accusé lors de l'enquête n'avaient pas abouti.

Un retard dans son premier rendez-vous de travail le jour des faits, des "histoires inventées" racontées aux enquêteurs pendant ses auditions et l'absence d'éléments permettant de lier le meurtre à un tiers avaient valu à Eric Mosser d'être renvoyé devant les assises.

L'enquête avait révélé qu'Eric Mosser entretenait au moins deux relations extra-conjugales et que la veille des faits, une de ses maîtresses lui avait annoncé le quitter.

Dans son réquisitoire, le ministère public a présenté "ce fameux faisceau d'indices qui vient aboutir à cette culpabilité". "On ne tue jamais sans raison: ça peut être la folie, la peur ou l'envie de se débarrasser de quelqu'un", a martelé le magistrat, avant de démonter point par point la thèse d'un cambriolage, commis par un "drôle de cambrioleur" qui n'emporte rien.

Le magistrat a plutôt fait le portrait d'un mari "qui va à un certain moment se retrouver coincé" face à la demande d'une de ses maîtresses, et finit par se demander "et si j'étais veuf ?".

Evoquant au contraire un premier procès "qui a été une catastrophe", Eric Dupond-Moretti, s'est évertué à démonter méticuleusement la thèse de l'accusation et la futilité des éléments versés au dossier, dans une plaidoirie de deux heures. Il a cité une "expertise comportementale" de la scène du crime qui assurait que "la victime ne connaissait probablement pas son agresseur".

"Ca peut être un cambriolage, une tentative de cambriolage ou le maquillage d'un crime mais ces trois hypothèses ne le désignent pas", s'est exclamé l'avocat.

"Il n'y a pas d'aveux mais il y a un dossier", a en revanche souligné l'avocat de la famille Me Pierre Schultz. Après l'énoncé du verdict, l'avocat a fait part du "soulagement" de la famille d'Isabelle Mosser.

Cheveux rasés, lunettes carrées, chemise à carreaux grise, dans une salle comble, Eric Mosser avait pris une dernière fois la parole avant les délibérations du jury, réaffirmant "Je n'ai pas tué ma femme."

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