STX : nouvelles commandes, Le Maire confiant dans l'accord avec Fincantieri

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Par Anne-Sophie LASSERRE - Saint-Nazaire (AFP)
Publié le 14 juin 2018 - 21:26
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Le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire durant la mise à flots du Bellissima, à Saint-Nazaire, le 14 juin 2018
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© LOIC VENANCE / AFP
Le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire durant la mise à flots du Bellissima, à Saint-Nazaire, le 14 juin 2018
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Le carnet de commandes du chantier naval STX France s'est encore gonflé jeudi avec l'achat de trois paquebots par l'armateur MSC, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, se montrant confiant sur la pérennité de l'accord STX-Fincantieri malgré les tensions entre Paris et le nouveau gouvernement italien.

En visite aux mythiques chantiers de Saint-Nazaire, M. Le Maire a confirmé de nouvelles commandes génératrices d'emplois: celles de deux paquebots par MSC et l'annonce de la commande d'un troisième, pour un montant total de "plus de 3 milliards d'euros".

"J'ai le plaisir, a-t-il dit, de vous confirmer la signature de contrats définitifs pour deux navires World Class" et la commande d'un cinquième navire de la classe "Meraviglia", propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL).

STX France fait travailler plus de 8.000 personnes, dont 2.900 salariés. L'entreprise a réalisé plus de 1.000 embauches en CDI depuis 2013.

Laurent Castaing, son directeur général, s'est félicité d'"une nouvelle extraordinaire commande, à livrer en 2023". "Je tiens à préciser que j'ai d'abord refusé cette commande par manque de capacité industrielle", a indiqué M. Castaing. Par manque de capacité sur son site, STX a même dû sous-traiter plusieurs blocs des coques de ses derniers paquebots à un chantier en Pologne.

Le ministre présidait à une cérémonie célébrant des jalons dans la construction des navires "Meraviglia" de la découpe de la première tôle de la coque d'un navire à la mise à flot d'un troisième.

Au pied du "MSC Bellissima", deuxième navire de la série "Meraviglia" qui doit être remis à l'armateur italo-suisse en 2019, M. Le Maire a rappelé sa "promesse": "Vous allez récupérer le nom des Chantiers de l'Atlantique, un beau nom, un nom prestigieux".

L'annonce des nouvelles commandes porte à onze le nombre de paquebots à construire, dont six pour MSC.

L'entreprise doit également livrer d'ici à 2022 cinq navires pour son autre client historique, l'armateur américain RCCL. STX France a déjà fabriqué 13 paquebots de la flotte MSC.

-- "Un accord solide" --

Mis en vente en 2016 par son actionnaire majoritaire sud-coréen STX Offshore % Shipbuilding, le chantier naval n'est toujours pas passé dans les mains de son concurrent italien Fincantieri. Malgré un accord signé entre la France et l'Italie en septembre pour le rachat de 50% du capital de STX France, les deux parties attendent toujours l'autorisation des autorités de la concurrence européennes.

Et la position du tout nouveau gouvernement de coalition entre le mouvement Cinq Etoiles et la Ligue du Nord, qui ont exprimé leur défiance à l'égard de l'Europe et des projets européens, reste source d'incertitude. Et certains syndicats de STX se sont inquiètés d'une éventuelle remise en cause de l'accord intergouvernemental depuis le regain de tensions entre Paris et Rome autour de la politique migratoire.

M. Le Maire s'est voulu rassurant: l'accord "est un accord solide. J'aurai un entretien dès la semaine prochaine avec mon homologue italien, M. (Giovanni) Tria pour lui redire que cet accord est un accord stratégique, qui dépasse les petites irritations du moment, qui passeront", a voulu rassurer M. Le Maire.

"Il y a un accord qui (...) doit s'appliquer et nous allons avec mon homologue italien clarifier les choses. La seule incertitude, je le reconnais, c'est la position du gouvernement italien mais j'estime qu'un accord conclu par un Etat dépasse les changements politiques. Les gouvernements changent, mais les engagements des Etats demeurent. Je souhaite que cet engagement de l'État italien demeure", a-t-il pointé du doigt.

M. Le Maire a reprécisé le calendrier et confirmé que le chantier naval allait être temporairement nationalisé, le 30 juin ou le 1er juillet, "comme prévu". "Il faut que l'État français reprenne possession des parts de STX (la maison-mère sud-coréenne qui en détient 66,6%, NDLR), temporairement, tant que nous n'avons pas l'accord des autorités de la concurrence" pour le rachat de 50% du capital par Fincantieri. Il a dit attendre une réponse "pour fin 2018 début 2019" de Bruxelles.

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