Sur l'oreiller, on ne parle pas des films, assurent les couples du cinéma

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Par Deborah COLE - Cannes (AFP)
Publié le 15 mai 2018 - 12:02
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La productrice Amaia Ramirez (G) et le réalisateur espagnol Raul de la Fuente, photographiés à Cannes le 12 mai 2018 à l'occasion de la présentation de leur documentaire animé "Another Day of Life"
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© Loic VENANCE / AFP/Archives
La productrice Amaia Ramirez (G) et le réalisateur espagnol Raul de la Fuente, photographiés à Cannes le 12 mai 2018 à l'occasion de la présentation de leur documentaire animé "Ano
© Loic VENANCE / AFP/Archives

Katharine Hepburn et Spencer Tracy, Lauren Bacall et Humphrey Bogart, Marion Cotillard et Guillaume Canet... Derrière ces célèbres duos du 7e Art se cache une véritable histoire d'amour mais plusieurs couples du cinéma croisés cette année au Festival de Cannes assurent qu'il faut savoir séparer travail et vie privée.

Penélope Cruz et Javier Bardem, stars de la soirée d'ouverture cannoise, ont désormais pris la place d'Angelina Jolie et Brad Pitt comme couple le plus glamour de la planète cinéma. Ils ont déjà partagé l'affiche neuf fois, mais assurent ne pas être plus pressés que ça de recommencer.

"Nous n'avons pas l'intention de le faire tous les deux ans", a affirmé "Pe" à Cannes après la première mondiale d'"Everybody Knows" d'Asghar Farhadi.

L'actrice espagnole a précisé qu'elle et Bardem, qui ont deux enfants, ont reçu le même salaire pour ce film et ont établi des règles strictes pour séparer vies privée et professionnelle. Même si le "fait qu'on se connaisse bien et qu'on se fasse confiance" est d'une grande aide, a-t-elle reconnu devant la presse.

Le facétieux journaliste chilien qui a demandé à Bardem ce que ça faisait d'être "le seul homme qui apprécie de travailler avec sa femme" s'est pour sa part attiré une réponse plutôt sèche de l'acteur espagnol: "Cette question constitue un énorme manque de goût..."

- Confidence sur l'oreiller -

La Chinoise Zhao Tao, considérée par l'influent site IndieWire comme "l'une des plus grandes actrices du monde", a quant à elle fait une dizaine de films avec son mari, le réalisateur Jia Zhangke, dont "Touch of Sin" et "Au-delà des montagnes".

Pendant les tournages, elle appelle son mari "Monsieur le réalisateur", comme le reste des acteurs, tenant elle aussi à ne pas mélanger les échanges purement professionnels des éventuelles confidences sur l'oreiller. "A la maison, on se donne des petits noms, mais cela n'appartient qu'à nous", dit-elle.

L'actrice estime que leur collaboration a évolué depuis leur tout premier film ensemble, "Platform", en 2000.

"A cette époque, quand le réalisateur estimait qu'une scène était bonne, cela avait tendance à me suffire", raconte-t-elle. "Désormais, nous sommes davantage dans un dialogue sur les personnages. Je pense qu'il est très réceptif à mes opinions et mes suggestions."

Jia, récompensé du Lion d'or à Venise en 2006 pour "Still Life", précise à l'AFP que des discussions acharnées ont pu parfois avoir lieu sur des sujets a priori triviaux, comme les costumes. Certaines tenues retenues dans "Les Éternels", son film en lice cette année pour la Palme d'or, témoignent notamment de leur goût commun pour "Kill Bill", de Quentin Tarantino: "Nous étions raccords."

- Baptême du feu -

Cannes a accueilli dans la semaine un autre couple travaillant ensemble, le réalisateur espagnol Raul de la Fuente et la productrice Amaia Ramirez, venus présenter le documentaire animé "Another Day of Life" en s'offrant devant les photographes quelques baisers très cinématographiques.

La passion peut parfois venir d'un projet de film, comme dans le cas du réalisateur égyptien A.B. Shawky et Dina Emam, la productrice de son premier film, "Yomeddine", en compétition.

Leur histoire n'a commencé que quelques temps avant le début du tournage, a expliqué la productrice à la presse.

Situé dans une léproserie en Égypte, tourné avec des acteurs non professionnels, ce film fut une aventure qui les rapprocha beaucoup plus que ce à quoi ils s'attendaient. Avec le racket de la part d'agents de sécurité amateurs, une bureaucratie byzantine et les incertitudes du crowdfunding...

"On ne va pas enjoliver les choses, ce fut un tournage épuisant", souligne Shawky, le plus jeune réalisateur en lice pour la Palme d'or.

Après un tel baptême du feu, ils étaient prêts pour l'étape suivante, confie Dina Emam: "Dès que le film a été fini, on s'est décidé: +Je pense qu'on vient de vivre le chose la plus dure qu'on pouvait connaître, le mariage ce sera du gâteau+..."

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