Symbole de l'élégance à la française, Hubert de Givenchy s'en est allé

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Par Aurélie MAYEMBO - Paris (AFP)
Publié le 12 mars 2018 - 17:05
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Hubert de Givenchy en juillet 1978 à Paris
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© STF / AFP/Archives
Hubert de Givenchy en juillet 1978 à Paris
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Il a habillé Audrey Hepburn et Jackie Kennedy... Légende de la haute couture, le créateur français Hubert de Givenchy est décédé à l'âge de 91 ans, après avoir marqué le monde de la mode pendant un demi-siècle par l'élégance de ses tenues et ses petites robes noires.

"Monsieur de Givenchy s’est éteint dans son sommeil le samedi 10 mars 2018", a annoncé dans un communiqué à l'AFP le couturier Philippe Venet, qui partageait sa vie depuis de très longues années. Ses obsèques seront célébrées "dans la plus stricte intimité".

De son premier défilé en 1952 à son départ en 1995 de sa maison de couture, vendue en 1988 au groupe LVMH, Hubert de Givenchy a marqué son époque avec des tenues aussi célèbres que la robe noire portée par l'actrice Audrey Hepburn dans "Diamants sur canapé".

"Les vêtements de Givenchy sont les seuls dans lesquels je me sens moi-même. Plus qu'un styliste, il est un créateur de personnalité", disait l'actrice à propos de celui qui l'habillait à la ville comme à l'écran.

"Avec la taille qu'elle avait, tout lui allait", disait le créateur qui lui confectionna notamment une robe ivoire quand elle reçut un Oscar en 1954.

Parmi les autres robes iconiques du couturier, figurent la robe brodée au corsage que portait Jackie Kennedy lors de la visite officielle du couple présidentiel américain en France en 1961 ou la tenue de deuil portée en 1972 par la Duchesse de Windsor - une robe et manteau en crêpe de laine avec ceinture de cuir.

"Cela ne sert à rien de faire de l'esbroufe, il faut faire des vêtements avant tout confortables et bien coupés, et il ne faut jamais contrarier le tissu avec trop d'artifices, il doit bouger sur le corps de la femme", racontait le couturier, qui a eu droit à une grande exposition l'an dernier, à Calais (nord).

- "Novateur et intemporel" -

Né en 1927, Hubert James Taffin de Givenchy (son nom complet) était passionné de mode dès son plus jeune âge. Au point de monter à Paris à l'âge de 10 ans pour rencontrer le couturier Cristóbal Balenciaga, qu'il admirait. La rencontre attendra quelques années.

Il débute sa carrière à 17 ans, découvrant simultanément l'univers des petites mains et celui des mondaines en quête de robes de soirée. Sept ans plus tard, il ouvre sa maison de couture, stimulé par l'exemple de son aîné Christian Dior, et s'impose comme le couturier du "chic décontracté".

Sa rencontre en 1953 avec Balenciaga, son "maître", est déterminante. Elle accentue son goût pour le vêtement architecturé et une certaine épure qui va devenir le style Givenchy: une élégance sans ostentation, à l'image des petites robes noires prisées de ses clientes internationales, têtes couronnées comme stars de cinéma.

"La France perd un maître. Maître de l’élégance, de la création, de l’invention. Maître de sa culture et ambassadeur de cet esprit fait de liberté et d’audace", a estimé le président Emmanuel Macron dans un communiqué.

"Tant dans les robes longues de prestige que dans les tenues de jour, Hubert de Givenchy a su réunir deux qualités rares: être novateur et intemporel", a souligné pour sa part Bernard Arnault, à la tête du LVMH.

Ne se limitant pas à la haute couture féminine, celui qui fut un précurseur en faisant défiler des mannequins noires s'ouvrira ensuite aux accessoires et aux parfums ("Le dé", "L'interdit" ou encore "Amarige").

Grand collectionneur d'art, Hubert de Givenchy possédait de nombreuses œuvres dans son château du Val de Loire, dont des pièces du sculpteur et décorateur Diego Giacometti. Il vendra une partie de sa collection pour 32 millions d'euros en 2017.

Plus de vingt ans après s'être retiré du monde de la mode, le couturier gardait un œil sur les évolutions de son métier.

"Maintenant, je trouve qu'il y a une sorte de laisser-aller, je pense que la mode est devenue autre chose et je ne peux pas dire que je suis enthousiasmé. Il y a la mode et des modes", disait-il, acerbe.

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