A Toulouse, les étudiants votent la poursuite du blocage de l'université du Mirail
Les étudiants de Toulouse Le Mirail ont voté à la "quasi unanimité" jeudi la poursuite du "blocage" jusqu'à "mercredi 9 mai", a annoncé le syndicat étudiants Solidaires, au lendemain de la décision du tribunal administratif d'ordonner le déblocage du site universitaire.
L'Assemblée générale a également voté en faveur de la démission de l'administrateur provisoire de l'université, Richard Laganier, a indiqué la même source.
"On ne se laissera pas intimider par le gouvernement", a ajouté ce syndicat, évoquant l'ordonnance du tribunal administratif de Toulouse, rendue mercredi, qui a ordonné le déblocage de l'université en arguant de "troubles à l'ordre public".
M. Laganier, nommé à la mi-mars par la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal en raison du blocage, avait pris mercredi "acte de la décision" de la juridiction "à regret" mais en reconnaissant "sa nécessité".
A l'audience du 26 avril, M. Laganier avait estimé que "l'urgence n'était pas établie".
Le tribunal lui demande de "faire usage de son pouvoir de police administrative" afin de "faire libérer l'accès à l'ensemble des locaux universitaires sur le site du Mirail et de faire procéder à l'évacuation de deux bâtiments occupés illégalement". Il avait été saisi par le syndicat UNI et quatre étudiants.
Quelque 200 personnes, dont des étudiants, ont manifesté en fin d'après-midi jusqu'en préfecture où une délégation a été reçue, a-t-on appris de source policière.
Dans le même temps, l'Institut d'Etudes politiques de Toulouse (Science Po) a été bloqué par des étudiants dans la nuit de mercredi à jeudi et fermé administrativement par la direction pour la journée de jeudi, a indiqué à l'AFP un membre de l'administration, précisant que les examens prévus jeudi ont été reportés.
Ce mouvement en "soutien aux étudiants de Jean-Jaurès" devait cependant prendre fin avec la réouverture de l'IEP vendredi matin, à la suite du vote en ce sens en assemblée générale jeudi après-midi, a-t-on appris auprès des étudiants et d'un membre du personnel.
"Je déplore le blocage ce matin, par une minorité agitée, de @SciencesPo_Tlse qui a empêché les étudiants de passer leurs examens. Encore une fois, ce sont les mêmes qui sont lésés: ceux qui ont travaillé tout le semestre pour enseigner, étudier, réussir... Tout mon soutien à eux !", avait dénoncé le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc sur Twitter.
Par ailleurs, dans un communiqué, un collectif d'une quarantaine de personnes, réfugiés et demandeurs d'asiles, occupant avec les étudiants le site universitaire du Mirail, a appelé au respect des droits et a prévu d'organiser une conférence de presse devant la préfecture, le jour de l'évacuation lorsqu'elle aura lieu.
L'évacuation de l'université Jean-Jaurès occupée depuis le 6 mars peut intervenir à tout moment.
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