Traversée de la Manche en Flyboard : "à la base", Zapata "voulait juste voler"

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Par Zoé LEROY et Eloïse BAJOU - Saint-Inglevert (France) (AFP)
Publié le 24 juillet 2019 - 15:46
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Franky Zapata sur son Flyboard le 24 juillet 2019 à Saint-Inglevert (Pas-de-Calais)
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© DENIS CHARLET / AFP
Franky Zapata sur son Flyboard le 24 juillet 2019 à Saint-Inglevert (Pas-de-Calais)
© DENIS CHARLET / AFP

Franky Zapata s'envolera jeudi matin de la plage de Sangatte (Pas-de-Calais) sur son Flyboard pour tenter de rejoindre l'Angleterre, 110 ans après l'exploit de Louis Blériot, premier aviateur à avoir franchi la Manche.

Quand il a inventé son engin en 2016, une petite plateforme à turboréacteurs, il avait "juste" un "rêve", confie-t-il, celui de "voler"... Et, sur le Flyboard, "t'es comme un oiseau !"

QUESTION: Comment se déroulera votre traversée ?

REPONSE: "Nous allons partir de bonne heure, entre 6H et 9H, et l'idée est de traverser la Manche en une vingtaine de minutes à environ 140 km/h et à 15/20 mètres au-dessus de l'eau.

Le plan initial était de se ravitailler deux fois en vol, à l'aide d'un bateau positionné en mer. Pour nous, cela était plus pratique car nous n'avions pas à nous poser sur le bateau ce qui nous enlevait des contraintes, notamment celle de la possibilité d'une mer déformée.

Malheureusement, au départ, nous avons eu un avis défavorable de la préfecture maritime qui nous a interdit de nous ravitailler dans les eaux françaises, donc il a fallu changer tous les plans et développer à la dernière minute des sacs à dos de kérosène plus gros.

Finalement, il n'y aura donc qu'un ravitaillement, côté anglais, à 18km des côtes françaises, je vais me poser sur un bateau et changer de sac à dos.

Il y a eu un retour en arrière de la préfecture mardi soir, ils ont levé l'avis défavorable mais les systèmes de ravitaillement sont à la maison, c'est trop tard."

Q: A la veille de cette traversée, êtes-vous confiant ?

R: "Je partirai quoi qu'il en soit. Traverser la Manche est un challenge physique et technique que nous préparons depuis six mois. Il a fallu notamment repousser les limites de consommation de la machine.

Aujourd'hui, ce qu'on veut, c'est juste traverser la Manche, même si la technologie ne nous permet pas de le faire en une fois, il va falloir ravitailler... mais les premières traversées de l’Atlantique ne se sont pas faites sans escale.

Ce qui nous a poussé à réaliser ce défi, c'est aussi l'envie de marcher dans les traces des pionniers de l'aviation, je suis moi-même fan d'aviation. Je voulais être pilote d'hélicoptère, malheureusement je suis daltonien..."

Q: Comment vous est venue cette idée ?

R: "A la base, on voulait juste réaliser un rêve, celui de voler et demain, on va voler d'un pays à l'autre.

Nous avons créé une nouvelle manière de voler, on ne vole plus avec des ailes, on ne vole plus avec la réaction de l'air, on vole juste avec la physique, de la poussée...

C'est la plus petite machine volante du monde. Dessus, t'es comme un oiseau, c'est ton corps qui vole !

Cela a fait fuir une grande partie des investisseurs, parce que quand on me demande +c'est quoi le business model derrière tout ça+, je répond que quand on a créé le Flyboard, je voulais juste voler. Comme 99,9% des produits que j'ai créés, c'est compulsif. Je ne crée pas des produits en me disant +qu'est ce qu'ils vont m'apporter commercialement ?+.

Aujourd'hui, on travaille en collaboration hyper étroite avec la DGAC, on développe vraiment la nouvelle façon de voler et ils sont hyper réactifs."

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