Un colonel de gendarmerie à la tête de la SPA pour ramener la paix

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Par Pascale MOLLARD-CHENEBENOIT - Paris (AFP)
Publié le 16 juillet 2018 - 20:53
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Parviendra-t-il à apaiser le climat au sein de la SPA? Un colonel de gendarmerie, Jacques-Charles Fombonne, a été élu lundi président de la Société Protectrice des Animaux par le conseil d'administration de l'association agitée depuis des mois par une crise interne.

Il remplace la journaliste et productrice de télévision Natacha Harry, qui présidait l'association depuis 2013 mais a jeté l'éponge mi-juin, se disant "lasse des attaques ignobles et mensongères" lancées, selon elle, par une "poignée de personnes". Son mandat, exercé à titre bénévole, courait jusqu'en juin 2019.

"Dans la continuité de l'action menée depuis cinq ans par Natacha Harry et son conseil d'administration, je vais m'attacher à porter l'objet associatif de la SPA, cette protection animale, dont rien ne doit nous détourner", a déclaré Jacques-Charles Fombonne, cité dans un communiqué de la SPA. "Je sais pouvoir compter sur une formidable équipe de salariés et de bénévoles et je me réjouis de ce challenge", a-t-il ajouté.

Juriste, Jacques-Charles Fombonne, 58 ans, qui dirige le Centre de formation de la police judiciaire à Rosny-sous-bois pour quelques semaines encore, avait rejoint en juin le conseil d'administration de la SPA, sur proposition de Natacha Harry.

Le conseil d'administration de la SPA, réuni à Paris, "a pris acte" lundi de la démission effective de Natacha Harry qu'il a "remerciée pour l'action exceptionnelle qui a été la sienne en faveur de la cause animale et le rayonnement qu'elle a donné à l'association pendant cinq ans", selon le communiqué de l'organisation.

Il a également procédé à l'élection de son successeur, Jacques-Charles Fombonne, chargé de présider la SPA "dans la continuité des engagements qui ont été ceux de l'équipe élue en juin 2016", ajoute l'association.

Jacques-Charles Fombonne présidera la SPA jusqu'en juin 2019, date des prochaines élections générales de l'association qui permettront aux 20.000 adhérents de désigner une nouvelle équipe.

La SPA est secouée depuis plusieurs mois par une crise interne, marquée notamment par le licenciement du directeur général, du directeur administratif et du directeur financier.

- Perquisition -

Ces licenciements, décidés "à l'unanimité du conseil d'administration", étaient justifiés, selon Natacha Harry, par des attitudes de ces responsables "incompatibles" avec leurs fonctions et "l'éthique de la SPA". Ils "ont fait preuve d'un intolérable irrespect envers des donateurs, des salariés, des bénévoles et moi-même", avait-elle expliqué.

Des accusations "diffamatoires", selon l'ex-directeur général, Joël Pain. En mars, il avait assuré payer par son licenciement les doutes qu'il aurait "émis sur le bien-fondé de dépenses de communication payées depuis 2014" et sur le "caractère irrationnel et coûteux de certains investissements".

Natacha Harry avait assuré en juin que sa démission n'était pas liée au contrôle de l'Agence française anticorruption ni à l'enquête de la Brigade de répression de la délinquance économique. "Ces contrôles sont classiques et normaux pour une grande association reconnue d'utilité publique avec 650 salariés et un budget de fonctionnement de 67  millions d'euros", avait-elle dit au Journal du Dimanche.

Jeudi, les policiers de la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) de la PJ parisienne ont mené une perquisition au siège de la SPA dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en octobre visant des faits susceptibles d'être qualifiés de "prise illégale d'intérêt", selon une source proche de l'enquête.

La SPA, plus ancienne association de protection animale en France, créée en 1845, a recueilli en 2017 plus de 42.390 bêtes. Cette même année, plus de 38.400 animaux ont été adoptés. Elle compte 63 refuges et maisons SPA ainsi que 12 dispensaires.

L'association, dont 75% des ressources proviennent de la générosité du public, avait été critiquée par la Cour des comptes en 2002, puis en 2009 elle avait été placée sous administration judiciaire pendant plus de trois ans.

En mars 2017, la Cour des comptes avait jugé le contrôle interne des dépenses encore insuffisant, estimant toutefois "l'emploi des fonds collectés globalement conforme aux objectifs poursuivis par l'appel à la générosité publique".

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