Un été sans danser : les discothèques menacent d'un recours au Conseil d'Etat

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Par AFP - Paris
Publié le 20 juin 2020 - 19:40
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les patrons de discothèques qui ne sont pas autorisés à rouvrir leurs établissements avant septembre, à cause de la pandémie de Covid-19, ont menacé d'attaquer cette décision au Conseil d'Etat
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© Suliane FAVENNEC / AFP/Archives
les patrons de discothèques qui ne sont pas autorisés à rouvrir leurs établissements avant septembre, à cause de la pandémie de Covid-19, ont menacé d'attaquer cette décision au Co
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"La nuit doit revoir le jour": les patrons de discothèques qui ne sont pas autorisés à rouvrir leurs établissements avant septembre, à cause de la pandémie de Covid-19, ont menacé samedi d'attaquer cette décision au Conseil d'Etat.

Matignon a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi une accélération du déconfinement avec la réouverture lundi des cinémas, centres de vacances, casinos ou salles de jeux et, à partir du 11 juillet, celle des stades avec un nombre maximal de 5.000 spectateurs, mais maintient fermées jusqu'à septembre au moins les foires, expositions, salons, discothèques et croisières maritimes internationales.

"Le gouvernement signe l'arrêt de mort des discothèques", a estimé samedi l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH), une des organisations patronales des 1.500 discothèques françaises.

"On devait nous annoncer une date de réouverture pour l'été avec des protocoles de sécurité et nous n'avons rien eu, c'est incompréhensible, ce n'est pas plus dangereux d'aller danser que d'aller au cinéma, de prendre l'avion ou le train", a déclaré à l'AFP Laurent Lutse, président à l'UMIH de la branche cafés, brasseries et établissements de nuit.

Selon lui, des "fêtes sauvages" et des soirées privées "où l'alcool coule à flot" se "multiplient" via la location de propriétés transformées en "lieux culturels éphémères", sans aucun encadrement lié au Covid ni à la consommation de drogue ou d'alcool, alors que les discothèques qui disposent de "professionnels formés" pour gérer les débordements sur la voie publique sont "à l'agonie".

"Il s'agit d'une concurrence déloyale", a ajouté M. Lutse. "Si la décision du Premier ministre était entérinée par un décret d'application, l'UMIH pourrait attaquer le décret dès sa parution devant le Conseil d'Etat", précise l'organisation patronale dans un communiqué.

Le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL) s'est lui aussi "insurgé contre le maintien de la fermeture des discothèques".

"Une telle mesure ignore les garanties apportées par la profession et les conditions réelles du fonctionnement de ces établissements sanitairement plus sains que les débordements en tous genres qui ont actuellement lieu sur le plan festif !", a regretté cette autre fédération professionnelle du secteur.

Le SNDLL s'est lui aussi dit "préparé à attaquer devant le conseil d'Etat le texte qui entérine la nouvelle situation", tout en demandant "des mesures financières urgentes pour aider le seul secteur commercial ainsi mis au banc de l'économie marchande".

Le maintien de la fermeture des discothèques pendant l'été a été décidé au cours d'un Conseil de défense et de sécurité nationale vendredi. Le ministre de la Santé Olivier Véran a noté que les indicateurs de suivi de l'épidémie "restent globalement bien orientés" mais estimé que "la vigilance reste toutefois forte".

Les discothèques emploient 43.000 salariés en France et environ 100.000 en incluant les employés de sociétés extérieures assurant la sécurité notamment. Elles réalisent un chiffre d'affaires estimé à un milliard d'euros.

Le 10 mai, la municipalité de Séoul avait ordonné la fermeture des bars et discothèques de la capitale sud-coréenne en raison de l'apparition d'un nouveau foyer de contamination au Covid-19. Plusieurs cas de contamination avaient notamment été reliés à un homme ayant fréquenté plusieurs clubs et bars d'un quartier branché de Séoul.

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