"Une catastrophe" pour Saint-Féliu, "le ciel nous est tombé sur la tête", dit le maire

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Par AFP
Publié le 16 décembre 2017 - 13:23
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Le maire de Saint-Féliu-d'Aval Robert Taillant s'adresse aux journalistes sur les lieux de l'acciden
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Le maire de Saint-Féliu-d'Aval Robert Taillant s'adresse aux journalistes sur les lieux de l'accident de Millas le 14 décembre 2017
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"C'est une catastrophe pour le village", "le ciel nous est tombé sur la tête", a raconté samedi à l'AFP le maire de Saint-Féliu-d'Avall, Robert Taillant, encore profondément marqué deux jours après le dramatique accident entre un bus scolaire et un train qui a coûté la vie à cinq enfants de la commune.

 

Q: Comment réagit-on quand son village est frappé à ce point ?

R: "Quand on a appris la nouvelle, c'était le ciel qui nous est tombé sur la tête aux élus, à la population. J'étais à Perpignan, on m'a téléphoné pour me dire ce qui s'était passé, je me suis rendu sur place et là c'était l'horreur. Quand on voit l'état de ce bus, c'était innommable. On ne savait pas au début si tous les enfants étaient de Saint-Féliu et il s'avère que tous les enfants sont de Saint-Féliu. Alors vous imaginez, on est un petit village, on est 2.600 habitants, il y a 23 enfants qui sont victimes dans cette affaire-là, on a des morts, on a des blessés graves, mais c'est toute la population qui en est malade. C'est douloureux, c'est une catastrophe pour le village".

Q: En tant qu'élu, comment tente-t-on de se mobiliser ?

R: "Ce sont les familles qui sont en première ligne, nous on essaye d'apporter un maximum d'aide. J'étais sur place à côté des familles dans les premiers instants, on a passé la nuit à l'hôpital mais on n'apporte rien car on n'a pas de renseignements, c'est le corps médical, le procureur de la République qui gèrent, on n'a pas beaucoup d'informations à leur apporter. Maintenant, on est là pour les soutenir, trouver des hébergements pour les enfants qui sont à Montpellier. Il y a des médecins de Montpellier qui ont proposé d'accueillir certaines familles chez eux. On est en train de voir avec Toulouse pour les familles qui sont à Toulouse. La communauté urbaine met également à disposition des familles des véhicules avec chauffeurs si elles doivent se rendre à Montpellier ou à Toulouse si elles n'ont pas de moyens de locomotion ou si elles sont fatiguées".

Q: Comment un élu vit-il un tel drame ?

R: "S'il y a quelque chose que je regretterai de ce mandat, c'est ce jour-là. C'est une période qui est particulièrement difficile pour l'ensemble de la population. Nous avons annulé bien entendu toutes les manifestations qui tournaient autour de Noël. Demain matin, on va faire un rassemblement citoyen dans les jardins de la mairie pour soutenir moralement les familles. Monsieur le curé organise une messe à 9h30 et une soirée de prières demain à 18h30 avec l'évêque. La population se rassemble, se regroupe. C'est un besoin. On n'a pas de mots à dire aux familles. Il y a quelques enfants qui sont heureusement pas très gravement blessés, ces familles aussi ont besoin de notre soutien et nous, on fait ce qu'on peut".

Q: La cellule psychologique est restée ouverte ce week-end. Est-ce que la population y vient ?

R: "Oui. Il y a une cellule psychologique qui a été mise en place et qui va s'installer dans la durée à la mairie ou à la salle polyvalente ou les deux. Les familles bien entendu sont invitées à venir, ceux qui sont gravement frappés ou légèrement frappés mais aussi la population, les enfants, les enseignants, les élus, les pompiers car il y a des pompiers du village qui ont aussi un soutien psychologique, les gendarmes. Tous ces gens là peuvent être accueillis. Je voudrais avoir une pensée pour les gendarmes et les pompiers qui sont intervenus sur place, qui ont vécu l'horreur et qui sont psychologiquement très atteints".

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