Vigilance météo : des évolutions considérables depuis les tempêtes de 1999

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Par Stéphane ORJOLLET - Paris (AFP)
Publié le 22 décembre 2019 - 09:10
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La "vigilance météo", créée après les tempêtes de 1999, a évolué à grande vitesse et n'est "plus dans le même monde" vingt ans après, explique François Lalaurette, directeur des opérations à Météo-Fra
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© ERIC CABANIS / AFP/Archives
La "vigilance météo", créée après les tempêtes de 1999, a évolué à grande vitesse et n'est "plus dans le même monde" vingt ans après, explique François Lalaurette, directeur des op
© ERIC CABANIS / AFP/Archives

La "vigilance météo", créée après les tempêtes de 1999, a évolué à grande vitesse et n'est "plus dans le même monde" vingt ans après, explique François Lalaurette, directeur des opérations à Météo-France.

Q: Quelle est l'origine du dispositif de vigilance de Météo-France?

R: Le lien avec les tempêtes de 1999 est direct. A l'époque le dispositif d'information était largement limité à des paramètres météorologiques - trajectoire prévue de la tempête, vents associés - mais pas aux conséquences potentielles.

Or, on a vu que les populations avaient été surprises, qu'elles n'avaient pas été préparées et avaient parfois eu des comportements qui les ont exposées, des gens qui sont montés sur les toits par exemple.

On a rapidement cherché à en tirer les enseignements, en priorité l'importance d'assurer une diffusion plus rapide au grand public sur les phénomènes dangereux - pas uniquement les tempêtes - les risques et dangers potentiels et les précautions à prendre.

En 2001 on a lancé ce système de vigilance très simple, facile à comprendre - quatre niveaux de vert à rouge - et associé dans l'esprit du grand public à des mesures à prendre pour se protéger.

Le classement n'est pas uniquement basé sur un seuil de vent ou autre, mais vraiment localisé et adapté, au moins à l'échelle du département, aux dangers associés.

Le moment auquel les phénomènes deviennent dangereux n'est pas forcément le même pour toutes les régions, toutes les saisons et le dispositif prend ça en compte.

Nous avons beaucoup plus d'échanges qu'en 1999 avec les autorités, la sécurité civile notamment ou les directions en charge des transports, mais ils ont surtout lieu avant pour préparer le dispositif et qu'on se mette bien d'accord sur la façon dont on va informer la population.

Q: Comment le dispositif a-t-il évolué?

R: Il y a une évaluation régulière du dispositif de vigilance (...) au moins trois fois par an. Et lorsqu'on s'aperçoit qu'il existe des dangers météorologiques réels pour lesquels on peut apporter une information et qui pourraient bénéficier du dispositif de vigilance, on les intègre. Comme en 2004 les canicules et grands froids, après la terrible canicule de 2003. Ou en 2011 le risque vagues submersion, un an après la tempête Xynthia.

Aujourd'hui les dispositifs sont bien connus de la population et les conseils de comportement soigneusement soupesés. Ils ne sont pas figés et évoluent en fonction du terrain, comme l'ensemble du dispositif.

On voit que sur notre site internet on a des pics de fréquentation énormes pour une vigilance orange, voire rouge, et il faut que nos systèmes soient particulièrement robustes pour encaisser.

(Selon les chiffres Météo France pour 2018 le site dédié a totalisé plus de 43 millions de visites et 113 millions de pages vues. Le pic quotidien a été le 28 février 2018 avec plus de 1 million de visites et deux épisodes simultanés: vigilance rouge neige-verglas dans l'Hérault et orange pour neige de la Bretagne au nord des Alpes).

Q: En matière de prévisions, qu'est-ce qui a changé depuis 1999?

R: C'est une révolution complète, on n'est plus dans le même monde. Tout d'abord, la puissance de calcul s'est considérablement développée, on a aujourd'hui des calculateurs dont la puissance est 100.000 fois plus importante qu'en 1999, donc il y a eu des progrès absolument considérables qui nous ont permis d'avoir des modèles plus fins. Et les données qui alimentent ces modèles sont de bien meilleure qualité.

On peut mieux anticiper l'origine et le comportement de ces tempêtes par exemple. En 1999 on en était quasiment à devoir attendre que la tempête ait touché les côtes pour connaître son intensité, on arrive à beaucoup mieux l'anticiper.

En moyenne, on considère qu'en 20 ans on a à peu près gagné 36 heures en anticipation de nos prévisions. Ce qui ne veut pas dire que nos prévisions sont parfaites. Les erreurs en matière de trajectoire existent toujours mais on est beaucoup moins souvent surpris par la tempête qu'on ne l'était à l'époque.

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