Wauquiez cède aux pressions et abandonne la présidence de LR

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Par Baptiste PACE - Paris (AFP)
Publié le 02 juin 2019 - 23:00
Mis à jour le 03 juin 2019 - 09:25
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Le président des Républicains (LR) Laurent Wauquiez, le 9 octobre 2018 à Paris
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© Philippe LOPEZ / AFP/Archives
Laurent Wauquiez a annoncé dimanche qu'il quittait la présidence du parti pour ne pas être "un obstacle" à la reconstruction de la droite.
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Nouveau séisme chez Les Républicains, en crise depuis leur déroute historique aux européennes: Laurent Wauquiez a annoncé dimanche qu'il quittait la présidence du parti pour ne pas être "un obstacle" à la reconstruction de la droite.

"Les victoires sont collectives, les défaites sont solitaires. Il faut que je prenne mes responsabilités: (...) je vais prendre du recul. Je me retire de mes fonctions de président des Républicains", a déclaré M. Wauquiez sur TF1.

"Il faut que la droite se reconstruise". "J'ai tout fait pour essayer de rassembler les bonnes volontés mais je vois (...) le risque de retour des guerres des chefs, des désirs de revanche". "Je ne veux pas être un obstacle, à aucun prix", a expliqué M. Wauquiez, qui avait été confortablement élu à la tête du parti en décembre 2017.

Cette démission ajoute un nouvel épisode dans l'histoire très mouvementée du parti de droite, après deux élections présidentielles perdues par Nicolas Sarkozy en 2012 et François Fillon en 2017, et le départ de plusieurs cadres ralliés à Emmanuel Macron, à commencer par le Premier ministre Édouard Philippe.

Une semaine après le score historiquement bas (8,48%) glané aux européennes, le parti de droite se retrouve sans leader, alors que foisonnent déjà de nombreuses initiatives pour la "reconstruction", notamment celle du président du Sénat Gérard Larcher.

Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ancien ministre lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy, ex-député de Haute-Loire et ex-maire du Puy-en-Velay, M. Wauquiez, 44 ans, n'avait pas subi de grande concurrence pour la présidence de LR. Mais il faisait depuis l'objet de nombreuses critiques sur sa ligne droitière et sur une gouvernance jugée "solitaire" à la tête du parti.

Souvent accusé d'"insincérité", le patron de LR avait écorné son image en 2018 avec la révélation de propos chocs, enregistrés à son insu, tenus devant des étudiants lyonnais, dans lesquels il multipliait les critiques contre différents responsables politiques.

- Réunion autour de Larcher mardi -

"Il y a des choses sur lesquelles je me suis dit: mais pourquoi cet écart entre ce que je suis et l'image qui est donnée ? Sans doute que, parfois, je suis trop dur. C'est comme ça en tout cas que les gens l'ont perçu. Ce que je voudrais juste qu'ils comprennent, c'est qu'au fond de moi, c'est pas de la dureté, c'est de la détermination", a expliqué M. Wauquiez dimanche.

Fin janvier, il avait choisi, dans un scepticisme général, de désigner François-Xavier Bellamy, enseignant en philosophie de 33 ans, pour conduire la liste LR aux élections européennes.

Après la lourde défaite de dimanche, le patron de LR avait annoncé la tenue d'"états généraux" à "la rentrée" pour "tout remettre à plat". Une décision jugée insuffisante par de nombreux hiérarques LR.

Le président du Sénat Gérard Larcher a de son côté initié une "démarche" pour construire "un projet rassemblant la droite et le centre".

M. Larcher a convié mardi à Paris les présidents de groupes parlementaires Christian Jacob (Assemblée) et Bruno Retailleau (Sénat), les présidents des grandes associations d'élus François Baroin (maires), Dominique Bussereau (départements) et Hervé Morin (régions), ainsi que les présidents de régions LR dont Valérie Pécresse (Ile-de-France), M. Wauquiez ou encore Renaud Muselier (PACA).

Xavier Bertrand (Hauts-de-France), qui a quitté LR au lendemain de l'élection de M. Wauquiez à la tête de LR, n'assistera pas à cette réunion, selon son entourage.

Selon les statuts de LR, en cas de vacance, la présidence du mouvement est assurée par le vice-président délégué, Jean Leonetti.

Depuis dimanche, dans l'aile droite de la majorité, le choix avait été fait d'accroître la pression sur les élus LR, notamment en vue des élections municipales de mars 2020.

"Un maire qui sera réélu avec l'apport de La République en marche et du MoDem, ce sera un allié du président pour 2022, et un maire élu sans leur apport sera un ennemi du président pour 2022", a expliqué jeudi Gilles Boyer, ancien conseiller d’Édouard Philippe, élu eurodéputé dimanche.

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