Afghanistan : le chef de guerre Dostum attendu à Kaboul après un an d'exil

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Par AFP - Kaboul
Publié le 22 juillet 2018 - 10:10
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Le chef de guerre afghan Abdul Rashid Dostum lors d'un meeting électoral près de Kunduz, le 19 mars 2018
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© SHAH MARAI / AFP/Archives
Le chef de guerre afghan Abdul Rashid Dostum lors d'un meeting électoral près de Kunduz, le 19 mars 2018
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Le général Abdul Rashid Dostum, chef de guerre redouté du nord de l'Afghanistan et premier vice-président, est attendu dimanche à Kaboul après un an d'exil en Turquie officiellement pour raison de santé.

Accusé de viol sur un rival fin 2016, Dostum avait quitté le pays en mai 2017 pour échapper à la justice. Il sera accueilli par une délégation d'officiels afghans à l'aéroport de Kaboul, ont indiqué les autorités.

"A 16H00 aujourd'hui (11H30 GMT), le général Dostum atterrira à l'aéroport international de Kaboul" a déclaré son porte-parole Jamal Nasir Farahmand à l'AFP.

Son arrivée avait été également annoncée à la presse par le porte-parole du président, Haroon Chakhansuri.

Son portrait trône en bonne place dimanche matin dans les rues de Kaboul, le long de la route de l'aéroport et autour du palais présidentiel: en uniforme militaire, en "chapan" traditionnel (manteau rembourré) et turban, ou en costume-cravate - qu'il porte rarement - ses photos sont accompagnées de "Welcome" en dari et en anglais.

D'ethnie ouzbèke, Dostum collectionne depuis des décennies les faits de guerre et les pires exactions - comme la mort de 2.000 talibans enfermés dans des conteneurs en 2001.

Il est le deuxième chef de guerre afghan à regagner la capitale avec les honneurs.

En mai 2017, Gulbuddin Hekmatyar, surnommé par la presse "le boucher de Kaboul" pour l'avoir martyrisée par des bombardements sans merci, avait regagné la capitale afghane après 20 ans d'absence au terme d'un accord avec le gouvernement d'Ashraf Ghani lui garantissant l'impunité.

Le gouvernement afghan se trouve dans une situation délicate au nord avec la poussée du groupe Etat islamique dans la province de Jawzjan, le fief de Dostum et celle des talibans dans la province de Faryab.

Des troubles civils ont en outre récemment éclaté, faisant plusieurs morts, après l'arrestation d'un proche de Dostum, Nizamuddin Qaisari, commandant de la police locale également à la tête d'une milice de plusieurs milliers d'hommes.

Accusé d'insultes et menaces de mort envers les autorités il a été transféré à Kaboul.

Depuis la Turquie, le général Dostum avait dénoncé l'arrestation de son allié "sur la base d'accusations fallacieuses" et prévenu que la défense du nord et celle de la province de Faryab "risque désormais de s'effondrer" face aux insurgés talibans et de l'EI.

A l'approche des élections législatives d'octobre et présidentielle prévues en 2019, Ashraf Ghani a besoin de ramener un minimum de stabilité dans le pays mais ses offres de paix aux talibans sont restées jusqu'à présent sans effet.

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